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 [Fiction] Green Warriors, les gardiens

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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Fév - 2:57

Chapitre 10
Vérité



Malédiction. C’était une malédiction. Mes doutes avaient été confirmés. Je ne pouvais pas la toucher, du moins, dès lors qu’une connexion s’établissait entre nous deux, cette satanée marque nous brûlait. Etait-ce un signe ? Je n’osais pas croire à ces choses-là, mais peut-être que parfois, il fallait savoir écouter et ouvrir les yeux face à la vérité. Si cela était notre destin, alors il n’impliquait aucune relation physique. Cette marque nous rapprochait, et pourtant, elle avait creusé un fossé entre Charisma et moi, un fossé que la douleur et la frustration inondaient.
Je ne montrai pas ma déception, du moins, j’essayai. Je ne savais même pas pourquoi j’avais gardé ses mains dans les miennes. Sa peau était si douce et glacée malgré la chaleur ambiante à l’intérieur de ce pub. Et malgré mes doigts autour de ses mains. Mes doigts que j’avais toujours chauds, contrairement à elle. Comme j’aurais aimé pouvoir lâcher ses mains et ne pas découvrir que nous ne pouvions pas nous toucher, nous connecter, sans en subir des conséquences douloureuses…
Charisma était devenue soudainement quelqu’un d’important dans ma vie. Elle m’avait intrigué depuis le moment où nos regards s’étaient croisés, certes, mais maintenant qu’elle connaissait mon secret et qu’elle le partageait puisqu’elle aussi portait une marque, je ressentais un lien spécial qui s’était tissé de manière forte et indestructible entre nous. Jamais je n’avais ressenti cela avant, même pas avec Anna. Et pourtant, Anna… je l’aimais encore. Mais elle me paraissait si loin maintenant.

Je remarquai que Charisma aussi était déçue par cette nouvelle et j’eus l’impression qu’elle ne tentait même pas de dissimuler son sentiment. Je savais déjà qu’elle éprouvait quelque chose pour moi, Angela avait laissé échapper l’information plus ou moins discrètement ce matin, mais je ne pensais pas que la déception serait aussi flagrante. Au fond de moi, je savais que cela me faisait plaisir. Et que cela n’était pas bien de ressentir cette satisfaction. A quoi je jouais avec elle ? Je souhaitais qu’elle s’intéresse à moi, mais en retour, je ne voulais pas lui donner ce qu’elle désirait. C’était complètement idiot et égoïste de ma part.

Je nourrissais cependant l’espoir que nos recherches nous conduiraient à une solution, n’importe laquelle, mais juste une. S’il y avait une quelconque chance que nous apprenions l’origine de cette marque – et de cette malédiction – je me devais de la trouver. Aussi, je m’efforçai de garder un calme apparent et proposai à Charisma d’entreprendre dès maintenant ces recherches. Je ne voulais pas perdre de temps. Et puis cette brûlure devenait désagréable à la longue, alors autant lui régler son compte tout de suite.

Je la vis rire à la suite de ma proposition, sans vraiment comprendre pourquoi, mais je n’en cherchai pas la raison. Elle était encore plus mignonne lorsqu’elle riait. Nous partîmes en direction de la librairie de son oncle qui tombait à point nommé. Peut-être qu’un début de solution se trouvait là bas.

Le froid de New York me saisit dès que je mis le pied hors du pub. Le soir commençait à tomber et le ciel s’était drôlement assombrit, le soleil avait laissé la place à une couche de nuages qui ne me disaient rien de bon. Le vent hivernal s’était mis à souffler un peu plus fort et j’en eus des frissons alors que je remontai la fermeture éclair de ma veste en cuir. J’aurais peut-être dû choisir mon manteau d’hiver.

Charisma n’avait pas perdu sa bonne humeur, elle devait aimer son oncle pour être aussi enthousiaste à l’idée d’aller à sa librairie. La déception que j’avais pu lire en elle quelques minutes plus tôt s’était évaporée, alors que la mienne, cachée derrière mon visage faussement calme, était restée ancrée en moi. Je me détestais de ressentir pareilles choses car je ne m’autorisais pas à vouloir que notre relation prenne le même chemin, celui qu’elle désirait. Je soupirai en pensant à cela et je la vis se tourner vers moi d’un air curieux, les sourcils légèrement froncés, creusant une petite ride entre eux. J’étais pourtant certain qu’elle n’avait pas pu m’entendre soupirer et encore moins penser. Mes yeux ne quittaient pas son visage et elle finit par me sourire gentiment. Je ne comprenais pas pourquoi elle faisait ça, ni pourquoi, moi, je faisais ça. Qu’est-ce qu’il me prenait donc ? Je ne devais pas me préoccuper de ce qu’elle et moi pourrions devenir ou ne pas devenir. Je devais juste trouver l’origine de cette marque. De ces marques, pour être précis. Car elles n’étaient pas tout à fait identiques. J’esquissai alors un sourire en retour et détourna les yeux pour regarder au loin sur le trottoir. Les passants semblaient être eux aussi plongés dans leurs propres pensées, et leurs visages n’exprimaient rien d’encourageant, à croire que le bonheur avait quitté la ville depuis tout à l’heure. Déprimant.

Je continuai mon chemin en regardant droit devant moi, mais après quelques mètres parcourus, je me sentis tiré en arrière. Surpris, je me retournai et vis que c’était Charisma qui m’avait retenu par le bras. Elle semblait amusée.

- Tu comptais aller jusqu’où comme ça ? C’est là, la librairie.

Je levai alors les yeux et lu le nom de l’enseigne. Les lettres étaient écrites en doré dans une écriture manuscrite. « Once upon a time… »* Je souris à sa signification, c’était une bonne idée pour une librairie. Ca incitait à vouloir s’évader dans des livres de contes en tout genre.
Je reportai mon attention sur Charisma dont le sourire m’éblouit sur le moment. Je réfrénai une soudaine envie de sourire à mon tour. Ses petites taches de rousseur étaient adorables sur son nez et ses pommettes, tout comme ses boucles qui lui retombaient avec grâce sur le visage. Tout était charmant chez elle, bien plus que ce que j’avais pu constater jusqu’alors. Et ce fut à ce moment là que je compris que moi aussi je voulais ce qu’elle voulait. Nous. Je me sentais entièrement habité par une douce chaleur et un bien-être étonnant, et sans vouloir tomber dans le romantisme pathétique, je crus un instant que le temps s’était arrêté, comme suspendu pour me laisser le temps d’en apprécier chaque seconde.

- On y va ? me demanda-t-elle. Je sortis de ma transe et clignai des yeux. Je me sentais gêné tout à coup, et mon regard se baissa jusqu’au sol, comme s’il y avait quelque chose d’intéressant à y contempler.
- Je te suis, dis-je sans vraiment articuler. Je me rendis compte que mon cœur battait à un rythme anormalement élevé et je tentai de le calmer en respirant profondément.
Une clochette tinta lorsque la porte s’ouvrit et j’entrai dans la boutique derrière Charisma.

J’observai immédiatement les étagères en bois patinées grises remplies de livres et l’ambiance qui régnait était calme et reposante. Un endroit où je me voyais bien passer mon temps libre, même si je n’étais pas un grand passionné de lecture. Mais ici, tout incitait à vouloir se poser et à ouvrir un livre dans lequel se plonger, et en particulier les trois fauteuils club qui étaient entreposés dans un angle autour d’une table basse en même bois patiné que les étagères. Je me demandais si l’oncle de Charisma servait aussi des boissons pour faire de cet endroit un havre parfait de paix, de confort et d’évasion. J’entendis une voix que je ne connaissais pas et j’interrompis mon observation minutieuse de la boutique.

- Encore toi ! Jake veut un autre bouquin ?
- Coucou oncle Mike. Non, rien à voir avec Jake. Tiens, Nora m’a chargée de te remettre ça.
Je restais à l’écart, laissant la scène familiale se dérouler sous mes yeux. Je ne me sentais pas mal à l’aise, j’attendais simplement.
- Merci, tu viens de là-bas ?
Et c’est là qu’il me vit. Son regard me scruta avec curiosité et un sourire amusé s’étira sur ses lèvres. Puis il regarda à nouveau sa nièce pour rectifier sa question.
- Ou plutôt… Vous venez de là-bas ?
Je ne vis pas la réaction de Charisma puisqu’elle me tournait le dos, mais sa voix trahissait une gêne qui, je savais, était en rapport avec ma présence.
- Euh… oui. C’est… Konwal, tu sais...
Elle se tourna vers moi et je vis que ses pommettes étaient cramoisies. Son regard restait toutefois pétillant et toujours aussi étrange. Je souris à son oncle, le cœur tapant un peu plus fort dans ma poitrine ne sachant trop pourquoi, et m’avançai de quelques pas pour lui serrer la main.

- Bonsoir monsieur-l’oncle-de-Charisma.
Il était rouquin à la peau pâle, et son accent prononcé que j’avais remarqué et reconnu indiquait clairement son origine : il était irlandais.
- Alors c’est toi le petit français du lycée ! Chari m’a parlé de toi hier. T’as dû l’impressionner pour qu’elle en parle si vite. Remarque… un français à Lincoln High, ça doit pas arriver tous les jours. Chari adore ton pays, tu sais !
Je reportai mon regard sur la personne concernée par ces propos et constatai qu’elle avait réussi à s’empourprer encore un peu plus. Elle devait être sacrément mal à l’aise, et je la comprenais. J’émis un léger rire.

- Elle en parle déjà très bien la langue, d’après ce que j’ai remarqué en cours hier. Ca ne m’étonne pas qu’elle adore mon pays.
Est-ce que je le faisais exprès ? Peut-être… En tout cas, le visage de Charisma devint rouge tomate cette fois. Mon compliment avait eu l’effet escompté. Cela m’amusait mais je finis par avoir pitié d’elle.
- En fait, nous sommes venus pour faire quelques recherches sur un symbole dont nous ignorons l’origine. Je ne sais pas si vous avez des livres spécialisés là dedans, annonçai-je d’un ton neutre.
Je ne pouvais pas révéler qu’il s’agissait d’une marque que sa nièce et moi portions.
Je le vis hausser un sourcil circonspect.
- Quel genre de symbole ?
- Je peux vous le dessiner si vous voulez. Et je le vis sortir un crayon de son tiroir, ainsi qu’une feuille de papier vierge. Je m’avançai alors jusqu’au comptoir et me penchai au-dessus pour dessiner. Le symbole était simplissime et je ne mis que quelques secondes pour le terminer. Puis je fis glisser le morceau de papier vers lui.
Il le regarda attentivement et je reconnus la même petite ride entre ses sourcils que sa nièce faisait elle aussi apparaître lors de moments de réflexion.
- Je n’ai jamais vu ce symbole-là, mais d’autres s’en approchant, oui.
Ah ! Pourquoi n’avait-elle pas demandé à son oncle plus tôt ? Il semblait être l’homme de la situation pour trouver une réponse à nos questions. Cela paraissait presque trop facile.
- Ah bon ? Où ça ?
Il sortit de derrière le comptoir pour se diriger vers une étagère qui se situait dans le fond de la boutique. Je le suivis et j’entendis Charisma derrière moi. Je me retournai pour la regarder et vis que son visage avait repris une couleur normale et elle m’envoya un petit sourire semblant exprimer de l’espoir. L’espoir que nous approchions du but ?
Son oncle chercha sur un des rayons, ses doigts effleurant les tranches des différents livres qu’il passait en revue, puis il saisit un petit livre à la couverture verte, en cuir. Des lettres capitales étaient gravées dessus : NATURE & LEGENDS. Il ouvrit le recueil et le feuilleta rapidement, puis il stoppa sur une des pages et me tendit le livre.
- Là.
Je reportais mon attention sur ce qu’il me désignait du doigt et saisit à mon tour le recueil.
Des symboles étaient dessinés au milieu du texte et je constatai avec bonheur que ces légendes étaient illustrées. Les symboles en question étaient ressemblants, en effet. Du moins, si nous les superposions, nous pouvions obtenir nos marques, et celle de Charisma plus précisément. L’un représentait deux traits parallèles horizontaux avec à leurs extrémités deux crochets comme des virgules attachées, un autre avec un seul trait, et un troisième avec deux vagues verticales. Je n’en crus pas mes yeux. Alors c’était vraiment si facile ! L’oncle de Charisma nous apportait la réponse sur un plateau d’argent. Je me demandais s’il connaissait tous les livres qu’ils vendaient par cœur. Car il n’avait pas hésité à nous montrer celui-là. Je le regardai alors et il haussa un sourcil tout en s’accoudant à l’étagère.

- Ca y ressemble, non ? demanda-t-il d’un air fier d’avoir trouvé ce que nous recherchions.
- Je ne pensais pas que ça allait être si facile, avouai-je. Vous connaissez tous vos livres aussi bien que celui-ci ?
Il rigola et s’écarta de l’étagère.
- Non, juste cette section-ci. J’ai étudié tout ce qui a un rapport avec la culture celtique à l’université, je suis un passionné. Toutes mes merveilles se trouvent ici ! répondit-il en tapotant amoureusement son étagère.
Charisma m’arracha le livre des mains pour voir notre trouvaille, puis elle partit s’asseoir sur le fauteuil juste à côté.
- Si vous avez encore besoin de moi, faites moi signe. Content d’avoir fait ta connaissance, Konwal.
Il m’envoya un clin d’œil amusé et repartit derrière son comptoir. Je le suivis des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse de ma vue, puis j’allai rejoindre Charisma autour de la table basse où je déposai mon sac de cours. Je dézippai aussi ma veste et la retirai pour me mettre à l’aise. Elle ne leva pas les yeux et lisait toujours en silence. Alors je m’assis, me laissant tomber lourdement dans le fauteuil qui protesta en un souffle sourd.
Je ne pouvais attendre plus longtemps et prit la parole.

- Alors ? Ca donne quoi ?
Elle leva le doigt mais garda ses yeux rivés sur la page. J’en conclus qu’elle voulait finir de lire et je posai mon regard ailleurs, commençant à tapoter sur les accoudoirs en cuir marron avec mes doigts. La patience n’était pas une de mes qualités, je devais avouer. Mon attention se recentra sur elle lorsqu’elle parla enfin.

- Apparemment, ces symboles appartiennent à des guerriers d’une légende celtique. J’y crois pas trop, perso.

Elle me tendit le livre à la page de tout à l’heure et je ne lui répondis pas, j’avais trop envie de lire le contenu de cette légende moi aussi.
Je tournai les pages pour revenir en arrière et commencer par le commencement. Le titre de la légende indiquait « Les gardiens de la forêt ». Quelle forêt ? Ma soif d’en apprendre plus s’aiguisa et je parcourus les premières lignes.

_________________________
* « Il était une fois… »
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Fév - 4:06

Caro je suis accro à ta fic !! C'est super passionnant et prenant ! Puis cette fameuse marque qui nous laisse en suspens. La (je suppose) futur histoire d'amour...ça me fait sourire quand ils se sentent génés tous les deux, c'est cute !! J'en veux encore. lol
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Fév - 16:16

Tu lis trop vite Amélie !!! POur le moment ya que 21 chapitres et les prochains sont plus longs à écrire car l'intrigue se corse. Donc patience ! lol

_______________________________________________
Chapitre 11
Confidences



- Ca vous dit du thé ?
Mon oncle était revenu nous voir alors que Konwal était toujours plongé dans le livre. Moi, je l’attendais patiemment, plongée dans mes propres pensées. Je regardais mon ami pour connaître sa réponse tout en parlant.
- Moi oui, s’il te plaît.
Konwal déclina l’offre et se replongea dans sa lecture. Il était beau comme ça, tellement concentré et absorbé par cette légende que ça lui donnait un petit air sérieux vraiment adorable et irrésistible. Je le vis passer négligemment sa main dans ses cheveux noirs et je me surpris à penser que j’aurais aimé que ce fût la mienne. Je détestais penser pareilles choses et émettre pareils désirs. C’était vraiment étrange, je sentais que nous étions liés mais je savais que quelque chose empêchait que mes désirs deviennent réalité. Et cette marque en était la preuve parfaite. Comment un « nous » serait-il possible alors que nous ne pouvions même pas nous toucher ? Ce n’était pas comme cela que j’envisageais une relation amoureuse, en tout cas.

Mike vint m’apporter un mug rempli de thé chaud autour duquel je m’empressai de coller mes mains glacées. Elles étaient toujours gelées, je devais avoir une mauvaise circulation ou quelque chose de ce genre. Mais c’était supportable, je mettais souvent des gants l’hiver pour limiter la casse. Je repensais alors aux mains de Konwal qui, elles, étaient chaudes. Lorsqu’il avait posé les siennes dans les miennes, tout à l’heure, j’avais ressenti un bien-être très agréable. Comme j’aurais aimé que nous puissions retenter l’expérience…
Le thé était brûlant et ma langue et mon palais en subirent les conséquences. Aïe. Anesthésiés par le chaud, si tant est que ce fut possible.
A cet instant, Konwal releva la tête et me sourit d’un air satisfait.

- Intéressant cette légende. Je me demande si elle est réelle.
Je rigolais. Il croyait vraiment à ce genre de trucs ?
- T’es sérieux ?
- Oui, me répondit-il d’un ton solennel. J’écarquillai les yeux, étonnée.
- Mais c’est qu’une légende ! Konwal, c’est pas « réel » !
Il haussa les épaules et referma le livre pour regarder au dos de celui-ci, cherchant quelque chose que je devinai être le prix.
- Tu vas pas l’acheter, quand même !
- Pourquoi pas ? C’est un début. Et même un bon. Il y a nos marques là dedans.
Je restai dubitative.
- Mais ce n’est qu’une coïncidence !
- Tu crois ça ? Je ne vois pas pourquoi ça serait impossible, vu ce qu’on sait de cette marque. On a fait des rêves étranges, où il y avait une forêt, la légende parle d’une forêt. La marque nous brûle lorsque nous sommes… connectés.
Je remarquai que ses derniers mots furent prononcés avec difficulté. J’étais certaine qu’il regrettait lui aussi cette réaction que j’osais appeler malédiction.
- Oui mais…
Mais rien du tout. Je n’avais pas d’argument autre que « je ne crois pas à ces balivernes », ce qui, en soi, n’en était même pas un.
- Mais ça parle de guerriers, de gardiens d’une forêt magique, de forces maléfiques et autres trucs du genre. Ca n’existe pas dans la réalité tout ça !
Il haussa à nouveau les épaules et jeta doucement le livre sur la table basse, puis il refixa son attention sur moi. Je soutins son regard, me perdant à nouveau dans ses yeux bleus. Je savais que je ne devais plus faire ça, car cela me précipitait encore un peu plus dans ce fossé que cette marque avait creusé entre nous. La douleur, la frustration et la déception. Mais je ne pouvais m’y résoudre, il était tellement beau qu’il m’éblouissait littéralement.

- Euh, comment ça se fait que tu saches parler aussi bien anglais ? demandai-je enfin, réussissant à m’extirper de cet état de contemplation malsaine.
Il me sourit, creusant ainsi ses adorables fossettes au milieu de sa barbe naissante.
- Depuis l’âge de huit ans, je passe tous mes étés en Irlande. Enfin presque tous.
J’arquai un sourcil qui démontrait mon étonnement. Irlande ? Tiens donc, quelle coïncidence. Lui prit une mine légèrement triste, mais je n’y prêtai pas plus attention que ça.
- Je suis d’origine irlandaise. En partie.
- Oui, j’avais cru remarquer, vu ton oncle. J’ai tout de suite reconnu son accent, sans parler de sa couleur de cheveux et sa peau pâle, comme la tienne.
Une peau que je détestais, je ressemblais parfois à un cadavre tellement elle était blafarde.
- Tu as de la famille en Irlande pour y avoir passé autant de temps ?
Sa vie m’intéressait et je voulais en connaître tous les détails, peu importe le temps que ça prendrait. Je voulais que sa vie soit mienne.
- Non, du tout. J’allais dans des familles d’accueil. Dublin, Galway, Cork. Je changeais de coin chaque année. Je crois que cet été, je vais y échapper !
Il sourit à sa plaisanterie et je l’imitai. Je voulais qu’il reste là, avec moi. Hors de question qu’il parte en Europe cet été.
- Et tu aimes l’Irlande ? demandai-je.
Personnellement, j’adorais ce pays. J’y étais allée deux fois dans ma vie, les deux seules occasions où j’avais mis les pieds hors du territoire américain. Cependant, j’avais été frustrée de ne pas pouvoir pousser le voyage jusqu’en France, pays que j’adorais par-dessus tout. Et puis ces deux occasions n’avaient pas été des plus gaies, il avait s’agi des enterrements de mes grands-parents, décédés à deux ans d’intervalle il y a de ça quelques années.
- Oui, beaucoup. Ca ne me changeait pas trop de la Bretagne, je restais en territoire connu, avec les paysages sauvages, les côtes fantastiques. Mais c’est quand même un peu différent, même si nous appartenons à la même culture.
- Je comprends mieux pourquoi tu parles si bien anglais, si tu passais tes étés entiers là-bas…
- Presque tous, me corrigea-t-il. Ses traits se tendirent légèrement et je revis la même tristesse que tout à l’heure s’afficher sur son joli visage. Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas trop ce changement soudain, ce qu’il remarqua aussitôt.
- L’été où j’avais neuf ans, j’étais là-bas depuis seulement une petite semaine et j’ai dû retourner en France.
Mon cerveau révisa toutes les informations qu’il avait pu me donner jusqu’à présent, et elles n’étaient pas nombreuses, et ce fut donc facile pour moi de faire un rapprochement. Je me souvins de la journée d’hier où j’avais gaffé à l’heure du déjeuner, parlant de sa famille, de sa mère. Elle était morte alors qu’il avait neuf ans. Je n’osai pas admettre à haute voix ce que j’avais cru comprendre, et il reprit la parole.
- Ma mère était soudainement tombée malade et me demandait près d’elle. Elle est morte cet été là.
Son ton était emprunt de la même tristesse que celle que son visage affichait et je me sentis l’envie de me précipiter vers lui pour le prendre dans mes bras. Je voulais le réconforter, qu’il sente à quel point j’étais bouleversée moi aussi. Perdre une mère à un âge aussi jeune, la vie était réellement injuste.
Mais je restai collée à mon fauteuil, sachant pertinemment que cette idée était mauvaise. Cependant, ma main se leva et alla inconsciemment se placer sur la sienne. Je contemplai cette image encore une fois, nos mains entrelacées, et mes yeux allèrent se poser dans les siens, un sourire compréhensif s’étirant sur mes lèvres. Mon cœur s’était serré, je ressentais réellement de la peine pour lui. Cet instant de communion où nos deux cœurs s’étaient mis au diapason fut interrompu par la douleur qui revint derrière nos oreilles respectives. Je le lâchai aussitôt et grimaçai légèrement. Avec l’habitude, peut-être qu’elle serait moins pénible à supporter. Je ne voulais pas lui montrer que j’avais mal, car ce n’était pas le sujet. Ma douleur n’était rien comparée à la peine qu’il devait ressentir. Seulement je ne savais pas quoi dire pour apaiser cette peine, son visage était toujours emprunt de cette tristesse qui me déchirait le cœur, même si quelques uns de ses traits s’étaient tordus de douleur.
Il reprit la parole, tentant de masquer son émotion.
- On ne sait pas de quoi elle est morte, les médecins ont dit qu’il s’agissait d’une fatigue extrême, son cœur a fini par se fatiguer. Elle avait trente-deux ans, c’était incompréhensible.
Un lourd silence s’installa pendant plusieurs secondes et je le vis rire doucement puis relever la tête vers moi, son visage avait changé.
- Je ne sais même pas pourquoi je te dis tout ça. Désolé de plomber l’ambiance comme ça.
Je lui souris en retour et me forçai à prendre moi aussi un ton plus léger, alors qu’au fond, j’étais toujours bouleversée.
- Ah, t’en fais pas. C’est moi et ma curiosité mal placée !
Il rigola et nia de la tête.
- Pas du tout. J’aime quand tu t’intéresses à moi, j’avoue. Et puis il n’y a que comme ça qu’on finira par devenir véritablement amis. Et toi alors ? Pas de bouleversement familial ?
Notre conversation était devenue moins pesante et finalement, c’était plutôt agréable.
- Non, juste que je déteste mon frère, et ma mère par la même occasion. Mais avec mon père, ça roule comme sur des roulettes !
- Tu détestes ton frère parce qu’il est la star du lycée ? Jalouse ?
Je vis toute la malice qu’affichaient ses yeux. Il avait deviné.
- Oui, avouai-je, dépitée. Il a tout, et l’admiration de ma mère en prime. Mais bon, j’y peux rien, alors je fais avec.
Konwal me regarda intensément cette fois, le coin de ses lèvres entrouvertes remontant en un très léger sourire. C’en était presque dérangeant, mais je me connaissais assez pour pouvoir avouer que j’adorais ça. Quand il me regardait, je me sentais spéciale.
- Tu ne devrais pas être jalouse de lui. Tu n’as aucune raison de lui envier quoi que ce soit.
OK, là, il disait exactement ce que j’avais envie d’entendre. Flippant. Je lui plaisais vraiment ? C’était la conclusion que j’en tirai, en tout cas. Sa façon de dire ces mots, c’était comme si à ses yeux j’étais la plus belle des merveilles qu’il avait jamais vues. Mon cœur ne put s’empêcher d’avoir quelques ratés et le rouge me monta aux joues. Il le faisait exprès, je crois.
- Je suis sérieux, ajouta-t-il.
Et son ton l’indiquait indéniablement. Je déglutis avec beaucoup de peine, ma gorge était devenue toute sèche, je ne savais plus où me mettre.
- Euh… merci, répondis-je timidement. Je lui en voulais de me mettre dans un état pareil, et dans le même temps, je lui étais reconnaissante de vouloir essayer de remonter le peu d’estime que j’avais de moi.

- Ca va comme vous voulez ? fit mon oncle en apparaissant de derrière une étagère au bout de la rangée. Je me serais levée pour le remercier de me sauver de ce malaise qui s’était emparé de moi après les paroles de Konwal. Je me retournai pour le regarder et lui sourire.
- Oui oui ! On va rentrer de toute manière.
Et je me levai, ma seule échappatoire. Konwal fit de même et nous nous dirigeâmes vers la caisse où Konwal paya le fameux livre. Mon oncle nous salua chaleureusement et nous quittâmes la boutique.

Le soir était tombé sur New York, et le ciel n’était plus qu’une vaste étendue noire sans étoiles et sans lune. Sinistre. Mais j’avais mon propre soleil à côté de moi. Alors que je le raccompagnais jusqu’au métro le plus proche, je me sentais étrangement bien, comme si j’avais des ailes. Je ne sais pas si c’était le contrecoup de ses dernières paroles ou juste le fait qu’il marchait à mes côtés, mais j’étais bien.

Arrivés devant la bouche de métro, je m’immobilisai et je sentis mon cœur se serrer dans ma poitrine. J’avais envie de rester avec lui encore un peu, je n’en avais pas eu assez. Une vraie droguée.
Une légère tension s’immisça entre nous alors que je fuyais son regard pour m’épargner la peine de m’y perdre encore une fois, puis il s’approcha de moi. Mon cœur s’accéléra encore un peu plus, je frôlais la crise cardiaque.

- Bye. A demain alors.
Et je sentis ses lèvres contre ma joue. Mes yeux se fermèrent l’espace d’une seconde et je me mordillai la lèvre de plaisir.
Son rire me fit rouvrir les yeux et je le regardai alors.
- Tu le fais exprès parce que je t’ai dit que je trouvais ça mignon ?
Je mis quelques secondes à comprendre de quoi il parlait et je compris. Je détendis mes lèvres et sourit, gênée. Je ne l’avais pas fait exprès, mais si je lui plaisais ainsi, alors je continuerai, sans me poser de question.
Sans attendre ma réponse, il commença à descendre les marches qui le mèneraient au sous-terrain et je lui fis signe de la main pour le saluer.
- A demain, dis-je d’une voix étouffée.
Ce furent les seuls mots que je pus prononcer tellement j’étais encore émue par ce tout petit bisou, même si je savais qu’en France, il était de coutume. Mais ce geste avait été si tendre…
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Chapitre 12
Impossible



Je relus encore une fois la légende que nous avions trouvée à la libraire il y a de ça quelques jours déjà, quatorze, pour être précis. Charisma et moi n’en avions pas reparlé, elle avait eu l’air tellement sceptique au sujet de la véracité de cette légende que je n’osai pas aborder le sujet à nouveau.
Pour ma part, cette légende paraissait plausible. Je veux dire par là que – pourquoi pas – il existait une forêt quelque part où un autre monde prenait vie. J’avais tellement envie d’y croire. Et en même temps, je savais que cela paraissait impossible et complètement dingue. C’est pourquoi je ne la blâmais pas pour son manque d’ouverture d’esprit. J’essayai à nouveau de me replonger dans des recherches au sujet de cette histoire et de nos marques, mais elles s’étaient malheureusement avérées toutes infructueuses. Peut-être que je devrais retourner à la libraire pour parler à l’oncle de Charisma. Il avait dit qu’il avait étudié tout ce qui était en rapport avec la culture celtique, peut-être qu’il en savait un peu plus que moi à propos de tout cela. Je rangeai le livre dans la pile d’ouvrages entassés sur mon bureau et me préparai à aller en cours.

Au lycée, tout s’était déroulé comme d’habitude. Je trainais toujours avec les filles et avais fini par abandonner ma bonne résolution de faire la rencontre d’autres personnes, notamment des garçons, histoire d’être de temps en temps en présence de testostérone. Les autres élèves n’avaient pas montré d’intérêt particulier à mon égard, et cela ne m’incitait pas vraiment à aller à leur rencontre. Et puis je me sentais bien avec Angela et Charisma. Je crois qu’elles me suffisaient. Si j’avais besoin de testostérone, il y avait toujours la messagerie instantanée. Erwan et Adrien étaient souvent disponibles le soir et se couchaient à point d’heure juste pour qu’on puisse discuter tous ensemble, « entre mecs ». Les nouvelles bretonnes étaient plutôt bonnes, Adrien filait le parfait amour avec Julie et avait remporté son tournoi de tennis régional, Sophie sortait avec Fred – enfin, pourrais-je ajouter – et Erwan… eh bien Erwan cachait mal son jeu. Adrien et moi savions qu’il était jaloux que Sophie et Fred s’entendent si bien et que leur histoire tienne la route. Je le savais, il aimait bien Sophie, même s’il ne l’avait jamais avoué – même pas à lui-même. Mes amis me manquaient terriblement, mais je me consolais en pensant que dans trois semaines, trois petites semaines, je m’envolerais pour la France. Les filles aussi étaient très excitées à ce sujet. Pour elles, c’était la découverte d’une autre culture, d’un autre pays et peut-être de nouvelles rencontres. Pour moi, c’était un retour aux sources. Je commençais à compter les jours.

Le cours de français de la journée portait sur une chanson de Jacques Brel et les élèves devaient remplir les trous laissés volontairement par madame Sisto dans les paroles. C’était laborieux pour eux, et très ennuyant pour moi. Je commençais à rêvasser, regardant par la fenêtre de temps en temps, admirant avec bonheur la nature reprendre vie peu à peu. Le printemps arrivait officiellement dans quelques jours mais il avait déjà montré le bout de son nez et la pelouse autour de l’établissement était devenue très verte. Elle me rappelait les étendues vierges irlandaises à l’intérieur du pays. Les arbres avaient commencé à bourgeonner et un redoux avait réchauffé le cœur des new-yorkais.
Je soupirai en silence et reporta mon attention sur la classe. Nous en étions au milieu de la chanson maintenant et j’avais rempli tous les trous, déjà. Je connaissais la chanson par cœur.
Madame Sisto me regarda et m’envoya un sourire d’encouragement. Pour supporter ce cours, oui, j’avais besoin de courage. C’était la première fois que je m’ennuyais autant pour dire la vérité. Seule la voix de Brel résonnait dans la salle de classe et tous les élèves étaient concentrés, penchés au-dessus de leur feuille au texte gruyère. Mes yeux dévièrent sur ma droite de l’autre côté de l’allée, vers Charisma, pour ne pas changer, et je me mis à l’observer. Elle était tellement concentrée que sa petite ride adorable s’était creusée entre ses sourcils. J’avais envie de l’aplanir du bout des doigts mais je la vis disparaître et Chari mordilla son crayon comme elle en avait l’habitude. Ses pieds frappaient silencieusement la mesure de la chanson. « Quand on n'a que l'amour pour tracer un chemin et forcer le destin… » Cela me fit sourire. Apparemment, elle l’appréciait, et elle avait certainement terminé de remplir sa feuille puisqu’elle ne la regardait plus.
Mes yeux étaient rivés sur elle, sur son visage arrondi et harmonieux encadré de ses jolies boucles châtain. Une certaine tension s’était installée entre nous deux depuis notre découverte mutuelle de nos marques derrière l’oreille. Je me sentais connecté à elle, indéniablement attiré, comme si elle faisait partie de moi. Et pourtant je ne la connaissais pas encore suffisamment pour pouvoir affirmer cela. Pourquoi serait-elle une partie de moi ? Mais je ne m’étais jamais senti aussi entier qu’en sa présence. C’était un sentiment étrange que j’aimais et détestais à la fois. Aimais, car bien sûr, je me sentais bien, vraiment bien, comme jamais. Détestais, parce que je ne m’autorisais pas encore à pouvoir penser que quelqu’un d’autre qu’Anna pouvait faire partie de moi. Mais je devais me rendre à l’évidence : Charisma prenait peu à peu la place que j’avais accordée à Anna. Cela m’affolait, car je ne la connaissais que depuis quelques semaines seulement. Et les sentiments que j’éprouvais étaient bien trop forts, bien trop puissants. Les refouler et surtout les ignorer ne servaient malheureusement à rien.

Je vis du coin de l’œil Angela tourner la tête vers moi et je la regardai alors, pour lui sourire. Comme d’habitude, elle était témoin de ma manie d’observer sa meilleure amie. Une manie qui, je n’en doutais pas, était connue également de la dite meilleure amie. Mais je m’en fichais. Je ne pouvais pas m’en empêcher. D’ailleurs, je surprenais parfois Charisma en train de faire de même, et à chaque fois que nos regards se croisaient, nous nous sourions plus amusés que gênés. Notre relation avait évolué, nous étions plus proches, je la connaissais mieux, et elle continuait de me poser mille questions sur moi ou ma vie en France. Elle était vraiment curieuse, et je ne renonçai jamais à lui révéler toutes ses informations.
Elle n’avait jamais abordé le sujets des filles avec moi, pourtant, je savais qu’elle mourrait d’envie de savoir si j’étais intéressé par quelqu’un, en France ou ailleurs, si mon cœur appartenait déjà à une autre personne. Elle serait cependant agréablement surprise par ma réponse, j’imagine. Je supposais qu’Angela lui avait répété que je ne sortais avec personne puisque j’avais mis un terme à ma relation avec Anna avant de partir. Mais je pensais aussi que Charisma redoutait que mes sentiments pour Anna fussent restés intacts, malgré la rupture et malgré la distance. Elle n’avait pas tort, cela dit. Mais une autre personne occupait mes pensées aujourd’hui, et ce, depuis plus de deux semaines.
De mon côté, je savais que Charisma était intéressée… par moi. Angela avait vendu la mèche et m’en parlait régulièrement lorsque nous étions seuls. Elle voulait que nous nous mettions ensemble, elle me l’avait ouvertement avoué. J’étais resté évasif à ce sujet, parce que déjà je n’étais pas certain de savoir ce que je voulais, et puis même si je le voulais, notre « malédiction » restait un obstacle à contourner. Je crois que c’était en partie à cause de cela qu’une tension s’était installée entre nous deux. Car j’étais convaincu qu’elle aussi ressentait une frustration par rapport à cela, c’était évident, puisque je savais ses sentiments. On nous interdisait d’être ensemble, en somme. Pire que Roméo et Juliette.

Je continuai d’observer celle qui occupait trop souvent mes pensées et je vis qu’elle rêvassait elle aussi. Je me demandais ce qu’elle était en train d’imaginer. Elle esquissa même un très léger sourire, mettant en relief ses pommettes teintées de rose. Je plissais les yeux en la regardant, et elle ne se tourna pas vers moi, elle mordillait toujours son crayon d’un air heureux. Peut-être qu’elle pensait à notre prochain départ pour la France ? Je savais que cela la rendait heureuse. Je scrutais le moindre de ses gestes et le moindre de ses mouvements inconscients. Il émanait d’elle quelque chose de fort, vraiment.

… dans deux semaines et je me demandais si tu serais d’accord pour…

Je reculai la tête et me plaqua contre mon dossier de chaise, sentant ma marque me brûler. J’observai les gens autour de moi et me forçai à ne pas porter ma main à mon oreille. Je restai immobile et stupéfait par ce que j’avais entendu. Aucun autre élève ne réagit, ni madame Sisto. Etrange… j’aurais juré entendre Charisma parler. Et ce qui était encore plus étrange, c’était que je n’avais pas vu ses lèvres bouger. Je crois que je devenais complètement dingue, au point d’entendre sa voix dans ma tête. Mais je me retournai vers elle et vis ses grands yeux me dévisager. Elle avait sa main derrière son oreille. Alors elle avait aussi ressenti la brûlure ? Vraiment étrange. Ses yeux semblaient me questionner silencieusement, et je déduisais sans trop de mal qu’elle voulait savoir si moi aussi j’avais ressenti la douleur. J’hochai la tête et elle fronça les sourcils, ne comprenant pas. Moi non plus, je ne comprenais pas. J’étais certain d’avoir entendu sa voix, mais elle n’avait pas parlé.
Qu’avait-elle dit, déjà ? Je ne m’en souvins même pas, elle demandait un accord ou quelque chose comme cela, je n’avais pas prêté assez attention et j’étais encore estomaqué par ce qu’il venait de se passer.

Je finis l’heure de cours les yeux rivés sur le tableau blanc devant moi, mon cerveau en ébullition. Est-ce que je devais en parler à Charisma ? Elle me prendrait pour un fou, indubitablement. Mais le fait qu’on ait ressenti tous les deux la brûlure rendait cette hallucination – appelons ça comme cela – bien plus réelle que je ne l’aurais voulu. Je n’avais peut-être pas rêvé. Peut-être que nous avions été connectés d’une drôle de manière pour que je puisse… non, je n’osais même pas y songer… lire dans ses pensées ? Ou alors, mon cerveau me jouait des tours.

La cloche sonna enfin et je me précipitai hors de cette salle de classe, je voulais sortir à l’air libre. Heureusement, c’était la pause de midi. Je n’attendis pas les filles et me dirigeai vers la porte la plus proche, évitant les élèves qui s’amassaient dans le couloir à un débit hallucinant. J’en entendis certains parler du bal de printemps qui aurait bientôt lieu, ce qui me fit sourire. Une tradition que j’étais heureux de ne pas avoir eu en France. Quelle horreur, danser. En plus, en costume. Je me demandais comment les garçons américains pouvaient supporter ce genre de célébrations.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Fév - 16:17

(suite chapitre 12)

J’arrivai enfin dehors où l’air était agréablement doux et je me tins debout près du terrain de basketball que plusieurs élèves envahirent. Je repensai alors à la scène qui s’était déroulée en cours de français, et niai de la tête. Non, tout cela était impossible. Je déraillais.

Je restai un petit moment à regarder les élèves jouer, admirant leur dextérité pour envoyer le ballon au panier, puis je me dirigeai à nouveau vers le bâtiment pour aller à la cafétéria. J’avais oublié que j’avais faim.
Lorsque j’entrai dans la grande salle où les odeurs de cuisine et de friture régnaient constamment, je remarquai les filles assises à notre table habituelle. Je me dépêchai de prendre un plateau et les rejoignis. Charisma me regarda avec les mêmes grands yeux étonnés que tout à l’heure alors que je m’installais.

- Toi aussi tu l’as senti alors ? Pourtant, on ne se touchait pas, me demanda-t-elle.
Je regardais Angela, surpris que Charisma en parle librement devant elle. Je croyais que c’était notre secret, à elle et à moi. Mais apparemment pas. Angela paraissait attentive et désespérément en attente d’une réponse.
- Elle sait ? demandai-je en pointant Angela du doigt. C’était drôlement impoli, déjà de parler d’elle comme si elle n’était pas là, et en prime de la pointer du doigt, mais j’étais réellement surpris.
- Tu crois quoi ? Chari est ma meilleure amie. Nous les filles, on se dit tout.
Ma bouche s’entrouvrit légèrement, mais les mots ne sortirent pas. Bien. Elle savait tout, au moins, il n’y aurait pas de malaise.
- Oui, répondis-je, je l’ai ressentie aussi.
- Mais je comprends pas pourquoi ! On était loin l’un de l’autre ! Si maintenant il faut qu’on se trouve à plus de dix mètres, ça craint…
Je rigolai à sa remarque. Elle n’avait pas l’air de vouloir plaisanter, mais elle était vraiment marrante, malgré elle. Il n’y avait pourtant pas de crainte à avoir, puisque nous ne ressentions rien de douloureux en cet instant et nous étions côte à côte. Cependant, une question me trottait dans la tête depuis tout à l’heure, et je n’attendis pas plus longtemps pour la poser.
- Est-ce que j’ai… « parlé » pendant le cours de français ?
Angela me regarda avec des yeux ronds comme des billes, ne comprenant certainement pas ma question. Charisma, elle, fronçait les sourcils. Je devais l’avouer, je devais avoir l’air complètement dingue.
- Tu débloques ou quoi ? Tu te rappelles même pas si t’as parlé en cours de français ? demanda Angela, confirmant mon impression.
- Je sais, ça parait bizarre comme question, mais toi, Chari, est-ce que m’as entendu parler ?
Car si ce que j’avançais était vrai, si une sorte de connexion étrange s’était établie entre nous de manière à ce que je puisse entendre les pensées de Charisma, elle avait dû entendre les miennes. Même si ce n’était pas nécessairement le cas, mais si elle confirmait cela, alors ma théorie pouvait s’avérer être vraie.
Je la vis hausser un sourcil interrogateur alors que ses yeux me dévisageaient encore une fois.
- Alors ? insistai-je.
- Non, pourquoi ? Tu n’as pas dit un mot.
Mince. Ma théorie n’était peut-être pas la bonne. J’étais déçu, car ça m’aurait plu de pouvoir lire dans ses pensées. Donc j’étais peut-être simplement fou à lier.
- Laisse tomber… je déraille.
- Non, protesta-t-elle. Je veux savoir pourquoi !
Je ne voulais pas lui dire que j’avais entendu sa voix. Je ne pouvais pas le lui avouer, elle allait croire que je pensais trop à elle – même si c’était vrai – ou même que je fantasmais à en devenir complètement dingue au point d’avoir des hallucinations.
Mais son regard était insistant et Angela s’était avancée pour écouter ma réponse. Qu’est-ce que je pouvais faire face à elles ? Garder le silence n’était même pas envisageable, elles me cuisineraient jusqu’à ce que je craque, et je préférai m’épargner cela.
- Bon, OK. Mais d’abord, promettez-moi de me ne pas me prendre pour un dingue.
Les filles grimacèrent d’un air à moitié amusé et à moitié curieux puis acquiescèrent. Je respirai profondément pour me donner un peu de courage et me lançai.
- Juste avant que nos marques nous brûlent, j’ai… entendu Charisma parler.
Elles me dévisageaient toujours, aucune réaction.
- Parler dans sa tête, ajoutai-je. Penser, sans doute. Car je la regardais à ce moment-là et elle n’a pas bougé les lèvres. Pourtant, je suis certain d’avoir entendu ta voix, Chari, dis-je en m’adressant à elle en particulier.
Angela commença à rire et se recula pour s’adosser à sa chaise.
- De plus en plus bizarre votre truc ! Ou alors Konwal, t’as besoin d’une bonne cure de sommeil, je sais pas.
Je ne réagis pas à sa remarque et gardai mon attention sur Charisma qui, elle, ne rigolait pas du tout. Elle paraissait songeuse.
- Et je disais quoi ? Enfin « pensais » quoi ? demanda-t-elle, inquiète.
- Je ne me rappelle plus bien. Je crois que tu demandais à quelqu’un s’il était d’accord pour je ne sais pas quoi.
Son visage se transforma aussitôt et elle prit un air mortifié. Mon cœur s’emballa, espérant déceler dans sa réaction une quelconque confirmation de ma théorie. Elle ne parla pas et jeta un œil à Angela que je regardai alors. Elle arborait une expression de surprise, les sourcils maintenant froncés. Leurs réactions m’intriguaient et je n’attendis pas plus longtemps pour avoir la réponse à ma question.
- Alors ? Vu vos têtes, il se passe un truc pas net.
Deux paires d’yeux me dévisageaient maintenant et je me sentis étrangement mal. Comme si j’avais fait quelque chose de mal, mais quoi ?
- C’est impossible, décréta Charisma.
- Impossible… répéta Angela, incrédule.
Un sourire s’esquissa sur mes lèvres, je savais que je tenais là une petite victoire. Alors c’était vrai.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeDim 22 Fév - 16:44

J'adore une fois de plus !! Je lis trop vite, mais ça me passionne ton histoire, je te promets. A l'origine je ne suis pas trop fan de fic, et là je me suis dit je me coucherais moins bête alors j'ai lu ton 1r chapitre !! Et j'ai accroché tout de suite. Je ne suis pas patiente mais je vais prendre sur moi lol !
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:02

Ah ben attends, je te poste la suite ! ^^ J'ai écrit 21 chapitres, et là je vais faire une petite pause, car les prochains prennent beaucoup de temps à écrire, car il faut que je bétonne l'intrigue. Donc ben en attendant, je te mets les chapitres !

En tout cas merci de la lire. Et merci pour tes commentaires positifs ! Je pensais pas pouvoir passionner un jour... lol Mais c'est une sensation agréable ! Faire rêver les gens un peu... [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 607176


_______________________________________
Chapitre 13
Connexion


Non, non, non. C’était impossible. Je ne le voulais pas. C’était injuste. Pourquoi mes pensées lui étaient maintenant accessibles ? Je savais que c’était cela. J’en avais parlé à Angela quelques minutes plus tôt pendant qu’on prenait nos plateaux et que nous attendions Konwal. Je lui avais dit que nos marques nous avaient encore une fois brûlé, et nous avions émis l’hypothèse que cela avait été dû aux pensées que j’avais eues juste avant : j’étais en train de penser – encore – à lui. Je m’étais imaginé lui demander d’être mon cavalier pour le bal qui arrivait dans deux semaines. Je n’avais pas prévu d’y aller, mais Angela m’avait mis dans la tête de participer à cette tradition stupide, et je m’étais laissée faire. L’idée d’y aller avec Konwal me séduisait, je devais le reconnaître…
C’était donc cette pensée, totalement focalisée sur lui, qui avait déclenché la brûlure, elle avait dû être assez puissante pour avoir provoqué cette réaction, sans même le besoin de se toucher. Du moins, c’était ce à quoi nous avions pensé, Angie et moi. Mais finalement, c’était bien plus fort que ça et je me mis à détester ce lien si spécial qui nous unissait, un lien que j’appréciais pourtant avant parce qu’il nous rapprochait. Mais là, c’était trop. C’était avoir les inconvénients sans même en avoir les avantages. Il n’avait pas le droit de pouvoir lire dans mes pensées. Heureusement, il n’avait rien entendu de bien méchant et il ne se souvenait pas de ma phrase exacte. Apparemment.
Il n’avait pas entendu que j’étais en train de faire dérouler dans mon esprit une scène tout droit sorti de mes fantasmes où je lui demandais de m’accompagner et où il répondrait bien évidemment par l’affirmative. La suite de ce rêve, je la connaissais déjà. Je l’avais imaginée de nombreuses fois, mais elle restera secrète, même si je ne doute pas que vous puissiez deviner aisément.

Puis il me vint une idée. Et si moi aussi j’étais capable de lire dans ses pensées ? Après tout, pourquoi cette connexion ne marcherait que dans un seul sens ?
Je vis Konwal se mettre à sourire alors qu’Angela et moi le dévisagions encore. Je voulais qu’il ôte ce sourire immédiatement de son visage, aussi mignon soit-il. Il n’avait pas le droit de se réjouir de ce « pouvoir ». C’était injuste. Je me renfrognai et mordillai l’intérieur de ma joue tant j’étais énervée. Puis je me penchai un peu plus vers lui et pris un ton provocateur.

- Si tu le peux, je le peux aussi. Je ne vois pas pourquoi je n’y aurai pas droit. Essayons !
Il s’avança vers moi et son sourire s’accentua, m’énervant encore un peu plus.
- Ca me plairait d’être le seul à pouvoir le faire, cela dit. Bon, à quoi je pense ?
Je me concentrai sur lui et fermai très fort les yeux, sentant tous les muscles de mon visage se contracter. J’essayai de pénétrer son cerveau et me forçai d’y arriver. Je devais réussir, je ne le laisserai pas profiter de la connexion égoïstement. Hors de question.
Après une vingtaine de secondes, sa voix me fit rouvrir les yeux et me détendre.
- Alors ? demanda-t-il.
Je soupirai de déception.
- Rien.
Cela le fit sourire à nouveau, je l’aurais étripé.
- C’est peut-être mon super-pouvoir, tu sais, on en avait déjà parlé au pub, chez ta tante. Je m’étais moqué de toi quand tu avais émis cette hypothèse, mais j’avoue qu’aujourd’hui, je suis enclin à changer d’avis sur la question !
Est-ce qu’il le faisait exprès ? De m’énerver. Il était hors de question qu’il ait un « super-pouvoir » et pas moi. Je croisai les bras devant moi et m’adossa à ma chaise d’un air boudeur.
- Y a pas intérêt. Dans ce cas, moi aussi je devrais en avoir un.
Celui que je souhaitais à cet instant, c’était la télékinésie. J’aurais pu l’étrangler à distance sans même avoir à tendre les bras vers lui. Juste lui tordre le cou pour qu’il arrête de se vanter d’avoir un pouvoir spécial. Mais je demandais alors si son pouvoir marchait à tous les coups, sur demande. Ca me ferait bien rire s’il n’y arrivait plus. Et surtout, ça le ferait se taire. Un sourire malicieux s’étira au coin de ma bouche.
- Essaye un peu de relire dans mes pensées. Je te défie de le faire !
Il retira aussitôt son sourire fier de son visage. Ah !
- Peut-être que c’est quelque chose qu’il faut que j’exerce. Donc si ça ne marche pas, c’est peut-être juste une question d’entraînement et de maîtrise.
Puis je le vis plonger ses yeux dans les miens, concentré à son tour. J’avais l’impression qu’il sondait l’abîme de mon âme. Je me mis alors à penser à quelque chose qui n’avait aucun rapport avec lui, pour m’éviter la honte si jamais il découvrait que je pensais à lui. Mon frère. Oui, c’était une bonne idée. Je pensais à mon frère (pour une fois qu’il pouvait me servir à quelque chose…). Je regardais toujours Konwal, aussi concentrée que je le pouvais, mais cela devenait difficile, j’étais de plus en plus déstabilisée par son regard perçant mais si beau et je réfrénais l’envie de toucher son visage qui se trouvait maintenant qu’à quelques centimètres du mien. Les secondes défilaient tranquillement, et toujours rien. Plus il y en avait, et plus j’étais satisfaite. Il n’y arrivait pas.

Allez, dis-moi ce que tu penses, Chari !

J’ouvris les yeux en grand et m’arrêtai de respirer. Je sentis même mon cœur avoir un soubresaut dans ma poitrine. Sa voix avait été claire et forte, comme s’il avait parlé tout haut, mais je savais que ses lèvres n’avaient pas bougé. J’en étais certaine. Aussi sûre que je savais que le soleil se coucherait ce soir et qu’il se lèverait demain matin.
Il avait prononcé ces mots dans sa langue maternelle, mais je les avais compris. J’ouvris la bouche sous le choc et resta à le fixer avec mon air ahuri. La légère douleur que nous ressentions immédiatement après cette expérience le fit comprendre que quelque chose venait de se passer.

- Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-il d’un ton pressé, grimaçant de manière presque imperceptible à cause de la marque qui devait lui brûler.
Je mis plusieurs secondes encore avant de pouvoir prononcer le moindre mot. Le temps que la douleur s’estompe. Alors moi aussi je pouvais l’entendre, moi aussi j’avais ce pouvoir. Cependant, je n’arrivais pas à m’en réjouir, la sensation était tellement étrange, cette expérience était trop… bizarre.
- Je… je crois que… enfin je suis certaine que…, bafouillai-je. Le choc ne passait pas, et je fermai les yeux pour me concentrer.
- Je viens d’entendre ta pensée, annonçai-je d’une traite. Je rouvris les yeux et constatai qu’il n’affichait pas l’expression à laquelle je m’attendais : il n’était pas surpris. Il paraissait presque heureux. C’était une bonne nouvelle pour lui ? Que je puisse lire dans ses pensées ? Que je puisse enfreindre son intimité ? Qu’est-ce qui n’allait pas chez lui, bon sang ?
- C’est trop cool, répondit-il.
Il avait un sérieux problème. Celui de n’avoir aucun problème avec le fait que je puisse l’entendre penser.
- Ca te dérange pas, sérieux ? demandai-je, étonnée.
Il me sourit et se recula sur sa chaise.
- Vous me faites délirer avec vos super-pouvoirs là. Je suis jalouse, n’empêche, affirma Angela d’un ton amusé. J’avais presque oublié qu’elle était là avec nous tellement j’avais été focalisée sur lui.
- T’as entendu quoi, Chari ? demanda Konwal. Juste pour vérifier si t’as eu juste, même si la brûlure me le confirme déjà, dans un sens.
- Je t’ai entendu parler français et me demander de te dire ce que je pensais. Enfin, t’avais l’air presque énervé de ne pas arriver à lire dans mes pensées.
Le sourire de Konwal s’accentua.
- C’est dingue cette histoire ! T’imagines ? On peut lire dans les pensées ! C’est trop dément !
- Ouais enfin là, t’as pas réussi à lire dans les miennes, m’empressai-je de le corriger.
Son sourire s’évapora aussitôt.
- Oui, c’est vrai. Bizarre.
Je le vis réfléchir et son visage paraissait torturé. Mais il restait divinement beau et sexy.
- Et si c’était parce que j’avais envoyé le message ? Je veux dire, je m’adressai à toi, apparemment. La connexion marche peut-être que dans ce sens ?
Je fronçai les sourcils, ne comprenant pas trop ce qu’il était en train de m’expliquer.
- Je ne saisis pas tout, là, avouai-je.
Konwal se rapprocha à nouveau de moi et me fixa de ses yeux bleus sans dire un mot. Je reculai légèrement, ne comprenant toujours pas ce qu’il était en train de faire et attendait son explication.

Entends-moi. Entends-moi. Entends-moi. Entends-moi…

- Woooouah ! fis-je aussitôt, pas plus fort qu’un souffle.
J’avais compris. Je l’entendais. Et malgré la douleur qui commençait à m’élancer, je décidai de jouer le jeu.

Tu m’entends, Konwal ? pensai-je alors.

Je le vis sourire, creusant ses petites fossettes dans ses joues. Je n’y résistai pas et souris à mon tour.

C’est pas dingue ce truc ?

- Si, trop, répondis-je à voix haute. Je n’étais pas encore habituée à répondre « par la pensée ». La douleur était toujours présente, mais j’étais tellement captivée que je commençais à ne plus la sentir.

On va pouvoir tricher aux examens tous les deux, avec ça…

Je me mis à rire. Il avait raison. Il pourrait me souffler les bonnes réponses en français, j’étais certaine d’avoir tout juste avec lui comme allié.

Clair ! Aucun risque de se faire choper ! répondis-je en m’efforçant de penser plutôt que de parler.

- Eh oh ! Y’en a qui sont pas dans votre trip, je vous rappelle…
La voix d’Angela trahissait son impatience. J’étais désolée qu’elle n’eût pas la chance de faire partie de notre cercle très privé. J’avais l’habitude de tout partager avec elle, et la sentir en dehors de tout ça me rendait triste.
- Désolée, répondis-je. Konwal se tourna vers elle également.
- Alors ça a marché, c’est ça ? demanda-t-elle.
- Très très bien, répondit Konwal un sourire en coin, fier de lui et de sa trouvaille. Ce petit sourire irrésistible… Il avait toute mon attention et sans réfléchir, je me trahissais.

Qu’est-ce que t’es mignon quand tu fais ça, pensais-je pour moi-même, sans vouloir lui parler à lui. Il détourna aussitôt les yeux vers moi et je vis son sourire s’évaporer très doucement alors que nos regards se sondaient. Je n’eus pas la force de soutenir le sien très longtemps et je sentis parfaitement mes pommettes me chauffer. La honte. Autant penser tout haut, dans ce cas. Je m’en voulais d’avoir pu laisser échapper une pensée pareille et je me mordillai la lèvre, prise de culpabilité. J’avais l’impression que cet instant s’étirait dans le temps, pour faire durer le malaise par un malin plaisir. Pourquoi Angela ne voulait pas reprendre la conversation ? Je me décidai alors à parler, mais avant que je n’ouvre la bouche, je l’entendis à nouveau.

Je te retourne le compliment…

Je me rendis compte que ma lèvre inférieure était toujours coincée entre mes dents et je la laissai s’échapper. Mon cœur manqua un battement, je ne le regardai toujours pas, j’étais trop gênée. Et je crois que je faisais bien, car à mon humble avis, il devait à nouveau sourire et je savais qu’il m’était impossible d’y résister.


Dernière édition par Cookiepunkie le Mar 24 Fév - 2:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:02

(suite chapitre 13)

- Bon, je ne voudrais pas interrompre votre « conversation », alors je vais vous laisser. Faut que j’aille parler du bal à Ben, de toute manière. Il a intérêt à dire oui ! Et j’en connais un autre qui a intérêt à dire oui aussi…

Elle se leva gracieusement alors que je lui lançai des éclairs du regard. Elle le remarqua mais me sourit comme si de rien n’était. Merci les copines… Voilà, je devais me lancer maintenant puisque Konwal avait été mis au parfum, du moins, je le pensais suffisamment intelligent pour avoir saisi la subtilité d’Angela. Je lui jetai un regard furtif et il ne me parut pas plus enthousiaste que cela. Super… il ne me facilitait pas les choses. J’avais trop peur qu’il m’éconduise. Trop peur que notre lien en soit la raison. Trop peur d’être rejetée, aussi, parce que tout simplement, je ne lui plaisais pas autant que je l’espérais.

- Bonne chance, répondit-il à Angie avec un sourire amical, puis je le vis regarder son plateau à moitié vide, évitant mon regard. Est-ce que c’était un signe ? Devais-je en conclure qu’il avait envie d’éviter ce sujet, pour s’épargner la peine de refuser ma proposition ? Ou pour m’épargner la peine d’être éconduite ? Intérieurement, je maudissais Angela d’avoir amené le sujet sur le tapis.
- Merci. Bye vous deux, on se voit en histoire !
Elle m’envoya un clin d’œil et se dirigea vers la table de mon frère où tous ses copains footballeurs étaient installés avec lui.

Un ange passait…

Le malaise dura longtemps, du moins j’en avais l’impression. Je redoutais le moment où j’allai devoir parler. Peut-être que je ne devais pas le lui demander et parler d’autre chose ? J’étais capable de faire ça, ça m’arrangeait.
Je l’observais du coin de l’œil, il était en train de jouer avec ses petits pois et sa fourchette dans son assiette, complètement absorbé. Mais il finit par relever la tête pour me regarder et il posa délicatement sa fourchette sur son plateau, sans bruit. Mon cœur s’accéléra, j’avais trop la trouille. Mes lèvres restaient désespérément scellées et c’est lui qui prit la parole. Je crois que cela me rassura sur le moment. C’était sans doute plus facile comme ça.

- Donc… je suis censé répondre oui à quoi exactement ? me demanda-t-il d’un ton calme et posé.

Je savais qu’il savait déjà de quoi il s’agissait, mais jouait aux ignorants. Bien. Il ne me manquait plus que le courage pour me lancer… Je déglutis péniblement, sentant mes mains devenir moites. Je les frottais avec force l’une contre l’autre, sous la table, et je le regardai enfin. Mon mouvement de tête attira son attention et ses yeux se posèrent sur moi à nouveau. Son visage arborait cette expression qu’il savait si bien prendre parfois : il ne laissait rien entrevoir. Ses traits étaient lisses et illisibles.

- Je n’avais pas l’intention de t’en parler, Angie a déconné, avouai-je. C’était vrai. Je crois que je ne l’aurais jamais fait si Angela n’en avait pas parlé. Je préférais le vivre à travers mon imagination, le moment où je lui demandais, le moment où il me dirait oui, le moment où il me découvrirait en robe de soirée et où il me dirait que j’étais parfaite… le moment où nous danserions l’un contre l’autre…
- Ben puisqu’elle a abordé le sujet, autant régler ça tout de suite.
Je ne savais pas ce qu’il voulait dire par là. « Régler ça tout de suite » ? Est-ce que c’était plutôt un oui ? Ou plutôt un non ? Je soupirai, désespérée que le courage me manque à nouveau, et baissa les yeux sur mon plateau vide. Je posai ma main droite sur la table et me mis à tripoter machinalement les dents de ma fourchette.

- Eh bien… ce sont les filles qui sont censées inviter les garçons… au bal… tu sais… dans deux semaines…
Je le regardai à nouveau et son expression restait inchangée. J’étais certaine que c’était mauvais signe, je ne souhaitais pas continuer de m’enfoncer dans la honte.
- Oui, j’en ai entendu parler, me répondit-il.
Entendre sa voix me redonna un peu de courage et je réussis même à esquisser un léger sourire.
- Oui enfin… t’es pas obligé. J’avais pensé qu’on pourrait y aller ensemble, mais franchement, je ne tiens pas particulièrement à assister au bal. Enfin, j’ai jamais…
- Je ne sais pas danser, m’interrompit-il.
Je ne pus retenir un petit rire. Moi non plus je ne savais pas, mais si on n’essayait pas, on ne saurait jamais danser, c’était évident. Konwal ne souriait toujours pas, j’avais l’impression qu’il était nerveux et mal à l’aise, et je ne savais pas si c’était parce qu’il venait de m’avouer qu’il ne savait pas danser, ou si c’était parce qu’il appréhendait de me dire qu’il n’avait pas envie de m’accompagner au bal. Je préférais privilégier la dernière solution, j’étais de nature pessimiste, ce qui me préparait toujours au pire.
- Je t’épargne la peine de me répondre, c’est pas grave… de toute façon, je ne tenais pas à y aller, mentis-je.
Une boule était en train de se former dans ma gorge et l’émotion commençait à m’envahir. Je sentais mes yeux s’humidifier et j’aurais juré que ma voix avait tremblé quand je lui avais sorti ma lamentable excuse.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:04

Chapitre 14
Invitation



L’excitation de la découverte retomba aussitôt qu’Angela émit le souhait que je réponde oui à la question que je connaissais déjà. Je n’avais pas eu la prétention de me dire que Charisma voulait que je sois son cavalier, mais je m’en doutais, connaissant ses sentiments à mon égard, et ce n’était pas Angela qui infirmait cela.
Je savais que je ne voulais pas assister à ce bal, déjà parce que cette tradition ne me plaisait pas, rien ne m’attirait là dedans, le fait de devoir se mettre sur son trente-et-un, et puis danser… Rien de naturel là dedans. Et puis surtout je ne voulais toujours pas m’autoriser à me rapprocher de Charisma, même si je savais que tôt ou tard, cela arriverait. Mais je faisais tout pour que le « tard » l’emporte, c’était plus fort que moi. Ca me faisait peur, je me sentais tellement perdu dans mes sentiments que je m’étais persuadé à suivre une règle toute simple, celle de rester seul et de suivre ma raison.

Une fois Angela partie, je sentis une tension grandir en moi. La peur aussi. Je connaissais la réponse à donner. Seulement… je devais me persuader de la prononcer à voix haute. Car elle n’était pas celle que mon cœur me dictait, bien évidemment. Je me raccrochai à l’idée que nous ne pouvions partager ce genre de moments, Charisma et moi, puisque de toute manière, nos marques se mettraient à brûler aussitôt. Je ne pouvais pas la toucher aujourd’hui sans éprouver une quelconque envie de connexion, j’étais trop impliqué dans notre relation, je le savais. Alors danser ? Non, cela nous était impossible. Voilà la bonne raison qui me poussait à rassembler mon courage et être capable de dire non.
Je me rendis compte que mes petits pois étaient en train d’agoniser sous mes coups de fourchette alors que je réfléchissais. Il était temps de lui dire. Je relevai alors la tête et lui parlai, puisqu’elle n’en avait apparemment pas le courage. Je m’efforçai de ne rien laisser transparaître sur mon visage, ni la peine que je ressentais à l’idée de lui dire non, ni l’envie de vouloir lui répondre oui. Charisma n’avait pas le même talent que moi, cependant. Je décelai immédiatement son angoisse et son malaise, et elle avait raison, car je n’étais pas enclin à lui donner la réponse qu’elle espérait, mais dans le même temps, je ne pouvais m’empêcher de penser qu’elle se persuaderait que je ne m’intéressais pas à elle comme elle l’aurait voulu, et cela, c’était faux. Je ne voulais pas qu’elle se sous-estime. Elle valait bien mieux que n’importe quelle fille dans ce lycée.
Je prétendais ne pas savoir de quoi elle parlait et l’écoutais en silence, arborant une expression immuable. Chacun de ses mots qui sonnaient comme une note d’espoir pour elle me firent l’effet de poignards en plein cœur, mais je ne le montrai pas. Je m’en voulais, mais je devais faire ça pour nous. J’avais même eu peur d’être cassant en lui disant de régler cela tout de suite. Je continuai ma feinte, celle d’ignorer la raison de cette conversation. Je la vis sourire légèrement, et je réfrénai aussitôt l’envie de faire de même. Elle avait l’air d’y croire tellement, de le vouloir tellement… elle ne m’aidait pas. Elle essayait tout de même de me faire croire le contraire, mais elle n’était pas crédible. Il fallait que j’abrège son supplice, alors je sortis l’excuse la plus minable qui soit. Je ne savais pas danser. Lorsque j’entendis mes propres mots, je me sentis légèrement grimacer alors que son rire cristallin éclatait. J’avais été drôle malgré moi, apparemment. Mais je n’avais pourtant pas le cœur à rire. Je m’apprêtais à faire quelque chose que je ne voulais pas faire. Je ne voulais pas l’éconduire.
Sa réponse me fit me sentir comme un monstre. Sa voix tremblait de manière presque imperceptible, mais je pouvais lire l’émotion sur son visage. Elle était déçue et triste. Et aussi, j’en étais certain, elle était persuadée que je l’éconduisais pour une raison erronée. Je ne pouvais pas la laisser croire que c’était parce qu’elle ne me plaisait pas, au contraire. Il nous était impossible d’être ensemble, si nous tenions compte de notre « malédiction », alors autant lui épargner des sentiments qui la conduiraient, à terme, à un chagrin et à une déception sans pareille en les laissant se développer. Il fallait agir maintenant, et peu importe si cela me faisait mal à moi aussi. Il ne fallait pas qu’elle éprouve de l’amour pour moi, j’avais tellement peur qu’elle s’engage sur ce chemin à la longue. Et Angela ne faisait que me confirmer cela, d’ailleurs.

Je la vis se lever brutalement et j’étais persuadé d’avoir vu quelque chose briller dans l’un de ses yeux. Une larme ? La culpabilité m’envahit aussitôt. Je savais que j’allais la décevoir, mais j’étais loin de m’imaginer que j’arriverais à la faire pleurer. Quel monstre étais-je ?

- Je dois aller aux toilettes, excuse-moi, me dit-elle d’une voix cassée.
Je n’en croyais pas mes yeux, je l’avais faite pleurer. Je ne pouvais plus supporter cela et sans réfléchir, je saisis sa main pour la retenir. Je ne voulais pas qu’elle se fasse de mauvaises idées sur moi. Je n’étais pas un monstre. La raison voulait que je dise non à sa proposition.
Ma marque me brûla mais j’ignorai la douleur. Toute mon attention était focalisée sur elle, sur Charisma, qui se stoppa net et grimaça.

- Assieds-toi s’il te plaît, lui demandai-je d’une voix que j’essayai de rendre la plus douce possible.
Elle m’obéit et se rassit sans un bruit ni regard vers moi. Elle détournait la tête, elle ne voulait pas que je vois qu’elle pleurait, mais c’était trop tard.
Je lâchai enfin sa main qu’elle s’empressa de rapprocher vers elle.
- Chari… déjà, merci pour l’invitation. Je suis touché.
C’était la partie de ma déclaration la plus facile à dire. Ce qui suivait me demanda beaucoup plus d’efforts.
- Je crois que c’est mieux pour nous de ne pas nous engager sur ce chemin-là. Enfin, je me méprends peut-être, il s’agissait peut-être que d’une simple invitation sans conséquence pour toi, mais… j’ai peur que ça ne soit pas le cas. Et…
Mon dieu, c’était vraiment trop difficile de prononcer cela à voix haute. Je sentais le courage m’abandonner peu à peu, j’étais sur le point de craquer. Elle ne me regardait toujours pas et je pouvais jurer qu’elle ne respirait pas non plus. Elle m’écoutait attentivement.
- … et… je voulais juste que tu saches que ce n’est pas à cause de toi que je te réponds non. Tu nous vois tous les deux à ce bal ? On ne pourrait même pas se toucher, à moins d’être masochiste.
- Je suis prête à essayer, me répondit-elle aussitôt.
Elle avait décidé de me faire perdre le peu de courage qu’il me restait. Ma bouche s’assécha d’un seul coup et je ne savais plus quoi lui dire. Je perdais la raison, mon cœur s’emballait et prenait le dessus. Moi aussi j’étais prêt à essayer. J’étais prêt à endurer cette fichue brûlure aussi longtemps qu’il le faudrait. Mais une relation ne pouvait être comme cela. Deux amants devaient pouvoir avoir des gestes tendres envers l’autre sans que cela ne les fasse souffrir. Je voulais cela pour elle, et elle pouvait l’avoir avec n’importe quel autre garçon de ce lycée, même si je sais que j’en mourrais de jalousie.
- Mais à long terme ? demandai-je. Tu crois que c’est ce qu’on mérite ? Ce que TU mérites ?
Je savais que je m’engageai maintenant sur une pente glissante. Je savais que je risquais de ne plus pouvoir faire machine arrière. Mais cette discussion était peut-être nécessaire après tout. Elle pouvait mettre un terme à la tension qui s’était installée entre elle et moi depuis plus de deux semaines.
- Je ne sais pas, finit-elle par admettre.
- La réponse est non, Chari. Je ne veux pas que tu endures ça, tu mérites bien mieux que ça. Tu mérites d’être pleinement heureuse.
Et j’insistai sur le pleinement. Elle me regarda alors, enfin, j’osai dire. La larme avait roulé le long de sa joue, il en restait encore la trace, mais aucune autre n’attendait de se déverser.
Alors que je l’observais, la peur s’emparait de moi. Je voulais qu’elle entende mon message, qu’elle comprenne que tout ce que je désirais pour elle, c’était son bien et son bonheur, mais je redoutais tellement d’entendre son approbation qui signerait le début d’une peine que j’allais devoir endurer, seul.
- Tu ne comprends pas, Konwal ?
Je ne savais quoi répondre. Ses yeux me suppliaient et brillaient d’un éclat que je n’avais encore jamais vu dans son regard. Elle était magnifique et j’en restai bouche bée.
- Je n’ai jamais été aussi attirée par quelqu’un que par toi. Alors j’ose émettre l’hypothèse qu’être pleinement heureuse… seul toi peux me donner cette chance.
Je sentais les pulsations de mon cœur jusque dans mes lèvres qui n’arrivaient cependant plus à bouger. Je ne trouvais pas les mots justes pour répondre à sa… déclaration. Car c’en était une. Je baissai les yeux pour regarder mon plateau, peut-être que ça m’aiderait à rassembler mes idées et à réfléchir convenablement. Ma respiration était tellement rapide que je sentis que je m’essoufflais. Je fermai les yeux pour tenter de me calmer, c’était la seule solution, elle me perturbait trop.
J’étais au milieu d’un dilemme et je n’avais aucune idée de la solution à choisir. Je détestais cette malédiction, et dans le même temps, elle n’était pas insurmontable. Peut-être que je m’en faisais une montagne ? Peut-être que malgré tout, Charisma et moi pouvions être un « nous » ? Je repensais à Anna, ne pouvant m’empêcher de culpabiliser. Comment un an de relation pouvait s’effacer comme cela ? Aussi vite ? Je ne connaissais Charisma que depuis un peu plus de deux semaines et elle avait déjà pris une place énorme dans ma vie, dans mon cœur. Je me détestais. Je n’étais pas quelqu’un de bien sur qui on pouvait compter. Je ne faisais que trahir les personnes qui m’aimaient et que j’aimais.

Puis je pris ma décision.

- Tu me diras de quelle couleur sera ta robe, que je puisse y assortir la fleur, répondis-je en jetant un bref coup d’œil à Charisma avant de me lever, prenant mon plateau pour sortir de la cafétéria. Je ne me sentais pas bien, je devais prendre l’air.

Je n’eus pas le temps de voir sa réaction. J’espérais ne pas l’avoir effrayée, ni l’avoir déçue. J’aurais dû lui annoncer ça autrement. Etre plus doux, plus attentif. Elle venait de s’ouvrir à moi, de m’avouer ce qu’elle ressentait pour moi, et moi je m’enfuyais comme un voleur. Pas classe du tout, je le savais. Mais j’étais dans un tel état que j’avais du mal à agir de façon normale et ordonnée. Peut-être que j’irai la voir quand j’aurais pris l’air et recouvré ma raison.

Je déposai mon plateau sans regarder en arrière, et avant de sortir de la cafétéria, je croisai le regard d’Angela. Elle était inquiète, certainement de ne pas voir sa meilleure amie sortir en ma compagnie. Elle devait croire que je lui avais répondu non, ce qui, à la base, avait été la réponse que je lui avais donnée. Pourquoi avais-je changé d’idée ? Je savais que cela annonçait le début de longues complications. Notre histoire serait semée d’embuches, c’était un pressentiment. Et malheureusement, j’avais souvent raison.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:05

Chapitre 15
Préparatifs



Le brouhaha de la cafétéria s’était évanoui lorsque je m’entendis faire ma déclaration. Seule ma voix résonnait dans mes oreilles, une voix faussement calme qui cachait le torrent d’émotions qui se déversait en moi. J’entendis même les battements de mon cœur dans mes tempes, c’était comme si les secondes qui s’écoulaient rythmaient chacune de ses pulsations, mais j’espérais que Konwal abrègerait mon angoisse qui était en train de se transformer en véritable souffrance.
Je ne sais pas pourquoi je lui avais dit ça, il m’avait posé des questions auxquelles je ne m’étais pas préparée et voilà que je lui avouais qu’il était le seul garçon auquel je m’étais jamais intéressée. Lamentablement pathétique. Je connaissais la réponse qu’il allait me donner, c’était cela, le pire. Comment pouvais-je continuer de m’enfoncer alors que la fin allait être indubitablement tragique ? Etais-je masochiste à ce point ?
Je le suppliai du regard de mettre un terme à mon agonie, même si je savais qu’au fond, il restait un peu d’espoir. Un espoir infime auquel je n’osais pas songer.
Je le vis détourner ses yeux bleus de moi. Il était apparemment mal à l’aise, et qui ne le serait pas d’ailleurs ? Cela n’était jamais facile d’éconduire quelqu’un. Je le savais, je l’avais vécu. Et surtout après une déclaration comme je venais de faire. J’aurais dû me sentir honteuse de m’être livrée à lui ainsi, mais je ne l’étais pas. J’étais plus en colère, contre moi, contre lui, contre cette malédiction et contre ce monde qui était vraiment trop injuste. Rien n’allait comme je le souhaitais, jamais. J’étais condamnée à survivre avec le peu de choses positives qui m’avaient étaient accordées.
J’étais prête à quitter la table, puisqu’il ne me répondait pas. Prête à m’esquiver pour ne pas affronter la vérité et entendre les mots qui me tortureraient pendant trop longtemps. Je regardais les gens autour de nous sans les voir, tout était encore silencieux, seul mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J’en avais assez, je devais me sortir de là. Mais sa voix me fit tressaillir. Ma gorge se serra par réflexe, je m’attendais à entendre les paroles que je redoutais, et mon cerveau commençait même à les faire résonner dans ma tête.

Il finit sa phrase et je mis encore quelques secondes avant de réagir. Il n’avait pas du tout dit les mots qui venaient de défiler dans mon esprit. Non, rien de cela. Konwal se leva brusquement et je le regardai alors, mes yeux grands ouverts. J’étais estomaquée. Je venais de réaliser ce qu’il avait dit… et ce que cela impliquait. Mais pourquoi partait-il ? Tout mon être voulait qu’il reste à mes côtés, mais pourtant, je ne bougeai pas. Le choc, sans doute. Il s’éloigna, me laissant seule à cette table, devant mon plateau vide, comme une malheureuse. Sauf que les mots qu’il venait de dire n’étaient pas censés me rendre malheureuse, bien au contraire. Il acceptait d’être mon cavalier. Il acceptait d’essayer. Même si nous ne pouvions pas nous toucher. Il était prêt à endurer la douleur comme moi je l’étais. N’était-ce pas une bonne nouvelle ? Le peu d’espoir qui m’était resté avait eu raison d’exister.

Je reportai immédiatement mon regard sur Angela qui était en train de regarder Konwal passer devant elle. Elle avait l’air inquiet, comme si elle pensait qu’il avait répondu par la négative à ma proposition. Ca n’était pas le cas, mais devais-je pour autant ne pas m’inquiéter ? Sa réaction et sa fuite n’étaient pas de bon augure, je le savais. Un garçon normalement constitué ne partirait pas les jambes à son cou après avoir décidé d’être le cavalier d’une fille. Ce n’était pas la réaction que nous envisagions, nous, les filles.
Etait-il contrarié ? Apeuré ? Enervé ? Peut-être que je l’avais poussé à dire oui à cause de ma déclaration désespérée ? Peut-être qu’il voulait seulement me faire plaisir ? Juste pour cette fois ?

Le temps que je me pose toutes ces questions, je vis Angela s’installer à ma table, en face de moi, à la place qu’elle occupait quelques minutes auparavant. Je la regardai d’un air ébahi et mon cerveau se mit en veille.

- Ne me dis pas qu’il a dit non ! s’exclama-t-elle. Je vais le tuer…
J’ouvris la bouche pour lui répondre mais elle continua.
- Comment on peut te dire non ? A toi ! Tu es quelqu’un de génial, Chari ! Il ne sait pas ce qu’il perd, et t’inquiète pas, je lui ferai sa fête. Et… si tu veux, je n’irai pas au bal par solidarité pour toi. J’aurai bien d’autres occasions de sortir avec Ben…
Son sacrifice était généreux, mais je ne manquai pas de remarquer une note de déception sur la fin de sa phrase. Heureusement, elle n’aurait pas à le faire. Je papillonnai des paupières et revins les pieds sur terre, dans la réalité. Je devais lui expliquer ce qui venait de se passer.
- Non, c’est bon, dis-je.
Elle m’interrompit avant que je puis finir ma phrase.
- Mais sérieux ! Ca ne me gêne pas de ne pas y aller, je passerai la soirée avec toi, Chari !
- Quand je dis « c’est bon », c’est qu’il a dit oui.
La réaction d’Angela me parut très adaptée à la situation. Elle avait ses yeux comme deux billes bleues qui m’observaient. Je soupirai.
- Mais je croyais… commença-t-elle à répondre, mais je la coupai immédiatement.
- Oui, je sais. Bizarre comme réaction, n’est-ce pas ? Il me dit oui, et il se barre ! Je ne comprends pas. Surtout après ce que je lui ai dit…
Je ressentais enfin la honte que j’aurais dû ressentir bien avant, sur le moment. Elle me frappa de plein fouet, et je n’osai pas répéter à Angela ce que j’avais dit à Konwal. Mais j’en avais trop dit pour ne pas satisfaire la curiosité de ma meilleure amie.
- Raconte ! m’ordonna-t-elle.
Comment dire ça… De toute manière, c’était peut-être préférable d’avoir un point de vue objectif, si Angela l’était, j’espérais juste qu’elle ne prendrait pas forcément mon parti.
Je lui racontai dans les détails notre conversation, je me rappelai de tous les mots que nous avions échangés, comme s’ils s’étaient inscrits en moi à l’encre indélébile.

Le visage d’Angela s’éclaircit et un sourire s’étira sur ses fines lèvres rosées et pailletées.
- Eh ben ma vieille… tu sais parler aux hommes toi ! me répondit-t-elle. Je ne savais pas si cette remarque était à prendre sur le ton de l’ironie ou pas, mais je ne relevai pas.
- A ton avis, pourquoi il est parti comme ça ? J’ai fait ou dit quelque chose de mal ? Tu crois que je devrais tout annuler ?
Angela explosa littéralement de rire. Qu’est-ce qu’il lui prenait ? Je ne comprenais aucune de ses réactions et restai blasée. Puis elle se rapprocha de moi et me regarda droit dans les yeux. Son ton était devenu sérieux et solennel.
- Charisma… tu ne vois pas qu’il ressent la même chose que toi ? Il est prêt à se sacrifier pour t’épargner d’être malheureuse à cause de votre… machin, là. Votre « connexion » qui vous brûle à chaque fois.
Non, je ne le voyais pas. Et je n’osais pas encore y croire. C’était trop… beau pour être vrai. Je savais que notre futur, à lui et à moi, ne serait pas quelque chose de facile à construire avec cette fichue marque ou autres obstacles qu’on ne connaissait peut-être pas encore. Mais je savais que j’étais prête à fournir beaucoup d’efforts pour que, brique par brique, notre relation grandisse et nous mène là où j’avais envie qu’elle aille.
Voyant que je ne lui répondais pas, Angie enchaîna.
- Et je pense qu’il est parti parce qu’il doit culpabiliser. Enfin, j’imagine.
- Culpabiliser ? Je vois pas pourquoi ! m’exclamai-je aussitôt.
- Ben parce que t’accompagner à ce bal, c’est le début « officiel » de votre relation qui, comme je t’ai dit, te rendra malheureuse d’après lui, malgré ce que tu lui as dit.
Angela prit un air songeur et continua sa réflexion en murmurant.
- Waouh, c’est trop romantique quand on y pense ! Il renonce à toi pour ton propre bonheur. Il est prêt à endurer le fait que t’ailles voir ailleurs…
- Mais j’ai pas envie d’aller voir ailleurs ! protestai-je avec force. Je remarquai que les deux filles derrière Angela se retournèrent pour me regarder. J’avais dû parler trop fort, mais je m’en fichais éperdument.
- Ouais c’est bon, j’ai compris ! Tu prêches une convaincue, là. Bon alors, demain après-midi, on va se choisir nos robes ?
Angela devint tout d’un coup surexcitée. Elle adorait le shopping, elle adorait se faire belle, se pomponner, et tout ces trucs qu’une fille normale était censée aimer faire. Ce qui n’était, bien évidemment, pas mon cas. Je grimaçai mais je savais que je n’avais pas le choix. Et je me devais d’être parfaite pour lui, comme dans mon rêve éveillé.
Nous quittâmes la cafétéria pour nous rendre en cours d’histoire où je savais que j’allais retrouver Konwal. J’appréhendais un peu de le revoir, car je me posais toujours autant de question sur sa fuite, malgré les paroles rassurantes d’Angela. J’avais envie qu’on en parle, je n’aimais pas ne pas savoir. Lorsque j’entrai dans la salle de classe, je le vis déjà assis au pupitre à côté du mien. Nos regards s’attrapèrent aussitôt et un léger sourire fendit ses lèvres. Il n’y avait donc aucun malaise entre lui et moi. Je lui rendis ce sourire, intimidée toutefois. C’était étrange… Maintenant que j’avais officialisé mes sentiments pour lui, je me sentais vulnérable. Angela avait essayé de m’expliquer qu’il ressentait la même chose que moi, mais tant que je ne l’entendrais pas de sa bouche, je ne le croyais pas. Mon cœur s’était entièrement ouvert à lui et c’était comme ça qu’il risquait d’être blessé, et je voulais à tout pris l’éviter. Voilà ce que je ressentais. Je m’assis sans bruit, évitant son regard à présent, et attendis que le cours débute.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:05

(suite chapitre 15)

Le lendemain, je me surpris à retrouver Angela d’excellente humeur. Je m’étais levée du bon pied et j’admettais même être enthousiaste à l’idée de passer mon après-midi dans les magasins pour chercher la perle rare : une robe de bal qui m’irait et me plairait. Bonne chance Angela… Elle allait devoir supporter mes « non, elle me donne un teint de cadavre », « j’ai l’air d’une grosse vache dedans ! » et autres « je ne trouverai jamais… ». Mais peu importe, j’étais motivée rien qu’à la perspective de plaire à Konwal. De l’avoir à mes côtés pendant toute une soirée, rien qu’à moi. Cette pensée m’arracha un sourire alors que je saluais Angela.
Nous marchâmes dans le centre commercial un bon moment avant de rentrer dans la première boutique. Mais trois magasins, et toujours rien. Dans le quatrième, la vendeuse nous présenta tous les modèles de robes de bal en stock, et Angela et moi nous précipitions dessus. Je remarquai une robe longue verte émeraude à bretelles avec un léger décolleté, ainsi que ses longs gants assortis et je partis les essayer immédiatement. Après m’être débattue comme je le pouvais pour pouvoir l’enfiler, je demandai à Angela de m’aider à remonter la fermeture éclair dans mon dos en soulevant mes cheveux d’une main. Je me sentais serrée dedans, je n’avais pas l’habitude de porter des vêtements aussi près du corps, et le satin froid me donnait des frissons. La vendeuse me conseilla une paire de chaussures assorties que j’essayai pour compléter ma tenue et Angie m’accompagna jusqu’au miroir plein pied sur ma droite. Je ne m’attendais pas à un miracle, je savais que j’allais détester parce que je n’étais pas assez mince pour correspondre à l’image parfaite que j’avais vue dans mon rêve, mais le reflet que le miroir me renvoya me surprit. Agréablement. Ma peau claire contrastait avec le vert foncé de la robe mais elle paraissait lisse et d’un éclat lunaire incroyable. Mes boucles châtain retombaient sur mes épaules, je les pris pour les remonter en chignon lâche. Angela exprima tout haut ce que je pensais tout bas.

- Wow ! Chari, tu es… époustouflante !
Incroyable mais vrai, je me plaisais comme cela. Je m’imaginais aussitôt quelle serait la réaction de Konwal quand il me verrait descendre les marches chez moi, comme dans mon rêve. Le miroir parlait pour lui, j’étais… canon ! Eh oui, comme quoi, tout arrivait…
- Mademoiselle, permettez-moi de vous dire que vous êtes ravissante dans cette robe, me confirma la vendeuse avec un joli sourire. Elle vous sied à merveille.
Elle essayait de vendre sa marchandise, j’en avais conscience, mais je crois que j’étais d’accord avec elle.
- Je la prends, dis-je d’une petite voix. Angela était drôlement enthousiaste à côté et m’attrapa le bras. Mes cheveux retombèrent aussitôt sur mes épaules et je lui souriais d’un air heureux.
- Un peu que tu vas la prendre ! C’est LA robe, Chari ! Konwal va pas en revenir. Je donnerais n’importe quoi pour voir sa réaction quand tu apparaîtras sous ses yeux !
Je m’esclaffai. Ma meilleure amie était… la meilleure de toutes ! Je l’imaginais chez moi le soir du bal en train de se moquer de mon cavalier et de l’air ébahi qu’elle était certaine de voir sur son visage.
- Bon par contre, les talons, c’est pas trop haut ? Tu vas pas être plus grande que lui avec ça ? me murmura Angie à l’oreille. Je jetai un coup d’œil au miroir puis je me retournai vers Angela qui se trouvait toujours à côté de moi, m’imaginant quelle taille Konwal pouvait avoir. Je pensais être légèrement plus grande que lui avec ces chaussures, et je ne voulais pas le complexer, ni me faire sentir comme une géante à côté de lui, cela aurait été très inconfortable. Je demandai à la vendeuse s’il existait une paire dans un style similaire mais plate. Elle acquiesça et partit dans un coin de la boutique, ce qui nous laissa seules, Angela et moi. J’éprouvais un drôle de sentiment en cet instant, comme si ce bal était le jour le plus important de ma vie et qu’il fallait que je ne rate rien. Mes yeux se fixèrent sur le miroir, je vis Angela me contempler encore, un petit sourire fier sur ses lèvres et mon cœur s’emballa sans raison.
J’avais tellement envie de lui plaire, d’être parfaite pour lui. Je crois que je me mettais la pression toute seule et je savais que cela ne servait à rien.

- Tu es parfaite, Chari, me dit Angela, comme si elle pouvait lire dans mes pensées. Je lui souris timidement et sentis ma respiration s’accélérer.
- Tu crois qu’il aimera ?
Je savais que c’était une question idiote, mais je n’avais pu la retenir. J’avais ce besoin constant d’être rassurée. Et Angie me connaissait trop bien pour savoir comment m’apaiser.
Son regard rencontra le mien à travers le miroir et son sourire me transmettait immédiatement un amour profond et sincère, celui qu’une amie pouvait donner à sa meilleure amie.
- J’en suis sûre. Ne te pose pas de question, il t’aime déjà, j’en suis certaine. Avec ou sans cette robe, d’ailleurs !
Je ne pus m’empêcher de sourire en retour, et je me tournai vers elle pour lui déposer un baiser sur la joue.
- Merci, t’es la meilleure, Angie. Promets-moi de ne jamais m’abandonner !
Elle rit et acquiesça aussitôt.

Angela opta pour une robe bleu turquoise, courte, mais elle pouvait se le permettre, elle avait des jambes magnifiques, elle. Elle pouvait également se permettre de porter des talons, ce qui augmentait encore un peu plus sa taille pour atteindre le mètre-quatre-vingt. Mais Ben était bien plus grand que ça alors il n’y avait pas de lézard.

Lundi matin, le léger malaise que j’éprouvais lorsque je me trouvais en présence de Konwal refit surface. Je me sentais toujours aussi vulnérable mais lui me paraissait aussi naturel que d’habitude. Je lui annonçai alors le résultat de notre après-midi shopping, comme il me l’avait demandé vendredi à la cafétéria en guise de réponse et avant de prendre la fuite. Une scène que j’effaçai immédiatement de mon esprit, tant elle me mettait mal à l’aise.

- Salut Konwal ! m’exclamai-je en le voyant devant son casier. Angie n’était pas avec lui, elle devait traîner avec Ben.
Il se retourna avec ce petit sourire qui faisait faire de drôles d’effets à mon pauvre petit cœur.
- Bonjour, Chari, t’as passé un bon week end ? me demanda-t-il d’un ton naturel. Je l’enviais de pouvoir être « comme avant » avec moi. Ce n’était pas mon cas.
- Super ! Avec Angie, on a acheté nos robes pour le bal, lui répondis-je, toujours d’aussi bonne humeur, même si sa présence me stressait légèrement.
Sa réaction fut immédiate. Je le vis regarder au sol puis se retourner vers son casier. « Ah » fut sa réponse. Je crus que mon cœur avait cessé de battre l’espace de quelques secondes. Puis il reprit la parole.
- Alors, quelle couleur la fleur ?
Pourquoi me faisait-il des frayeurs comme ça ? J’avais cru qu’il avait changé d’avis et qu’il souhaitait tout annuler. Je me remis à respirer et répondis aussi vite que je le pus.
- Ma robe est verte émeraude.
Et je le vis sourire à nouveau, même s’il regardait en direction de l’intérieur de son casier. Sa petite fossette adorable se creusa et je serrai le poing pour m’éviter de la toucher. Je rêvais de passer mes doigts sur sa joue et sentir le relief que son sourire y faisait apparaître. Je sais, c’était idiot, mais je n’arrivais pas à me sortir cette idée de la tête. Et j’avais la même réaction à chaque fois qu’il me souriait.
- Qu’est-ce qui te fait sourire comme ça ? demandai-je en toute innocence. Et surtout, qu’il ne s’arrête jamais…
Il se retourna vers moi et riva son regard dans le mien.
- Parce qu’elle sera assorti à ton œil.
N’était-ce pas étrange de ne pas entendre « à tes yeux » mais « ton œil » ? J’étais horrible, j’étais un monstre.
- Je sais quelles couleurs je vais choisir pour les fleurs. Ca me paraît évident, affirma-t-il.
Ca ne l’était pas pour moi, en tout cas.
- Super ! répondis-je simplement. Je ne savais pas trop quoi dire de pertinent et me sentis un peu gourde sur le moment.
- A quelle heure dois-je passer te prendre ?
- Bonne question… c’est à quelle heure le bal, déjà ?
- A partir de 20h.
- Ben viens à 19h, comme ça tu pourras rencontrer officiellement mon père avant qu’il ne parte au travail.
Konwal fronça les sourcils et grimaça légèrement. Je me mis à sourire, amusée, et me demandai s’il stressait de voir mon père. Pourtant, il ne devait pas, il n’y avait pas plus gentil que lui sur Terre.
- Il travaille de nuit ? me demanda-t-il, certainement pour cacher la petite angoisse que j’avais cru lire sur son visage.
- Oui, il est gardien de nuit dans un labo pharmaceutique en banlieue. Rien d’extraordinaire. J’espère que tu seras à la hauteur, parce que vu son gabarit, il ne fera qu’une bouchée de toi… ajoutai-je pour le taquiner. Cela m’amusait et c’était ma petite revanche pour tout à l’heure lorsque j’avais cru qu’il avait annulé le bal.
Il rigola et se tourna à nouveau vers moi en refermant son casier.
- Tu essaies de m’intimider, mais ça ne marche pas, tu es très mauvaise actrice, Chari.
Mince ! Moi qui avais cru lui faire peur.
- Ben j’aurais essayé au moins, plaisantai-je.
Nous nous dirigeâmes vers notre premier cours, les couloirs grouillaient d’élèves, comme d’habitude. Et le bal approchant à grands pas, il y régnait une ambiance particulière, on pouvait ressentir une excitation et de l’électricité dans l’air. Tous les couples ou presque-couples se retrouvaient devant les casiers, des sourires amusés, timides et révélateurs affichés sur la plupart des visages. J’adorais ça. La voix de Konwal me fit sortir de ma contemplation.
- Pour être franc, oui, je stresse un peu. Enfin, normal. C’est ton père et tu es sa seule fille. Autant dire que j’ai la pression. T’as déjà eu des cavaliers auparavant ?
Sa question me surprit, je ne m’y attendais pas du tout. Est-ce qu’il y avait un sens caché dans sa question ? Savoir si j’étais déjà sortie avec tel ou tel garçon ?
- Euh, non. C’est mon premier bal. Et… tu seras le premier garçon que je présenterai à mes parents.
Et si je disais ça, ce n’était pas pour lui mettre la pression, mais pour l’informer qu’il était vraiment spécial à mes yeux. Je crus voir un sourire se dessiner sur ses lèvres lorsque je me tournai vers lui.
Au loin, je vis Angela embrasser Ben devant la porte du cours de mathématiques. Ils se disaient au-revoir avant de pouvoir se retrouver à la pause déjeuner. Ben était une classe au dessus de nous trois, en terminale, et n’avait pas le même emploi du temps que nous par conséquent. J’étais contente pour elle, elle avait l’air d’être comblée par cette relation, et d’ailleurs elle ne m’avait plus reparlé de mon frère depuis, ce qui me soulageait énormément, je devais l’avouer. Cependant, les voir s’embrasser me rendait jalouse. Car je savais qu’avec Konwal, si jamais nous arrivions jusqu’à ce stade, ce baiser provoquerait immédiatement ma brûlure et la sienne. Je rêvais de pouvoir l’embrasser, mais je redoutais aussi l’arrivée de notre premier baiser, si jamais celui-ci arrivait un jour. La vie était injuste, tel était mon crédo. Je soupirai.
- Il faut bien qu’il y en ait un premier, me répondit Konwal.
Sur le moment, je me demandais de quoi il parlait. Je pensai à notre premier baiser, mais cela n’était certainement pas ce à quoi lui pensait. Puis je me souvins qu’on parlait du premier garçon que je présenterais à mes parents, à savoir, lui.
- T’inquiète pas, ça va super bien se passer. Mon père est cool et il sera content pour moi, plus que tu ne l’imagines.
- J’espère… me répondit-il alors que nous entrions dans la salle de classe. Il m’envoya un dernier sourire, celui auquel j’allais devoir m’accrocher pour sortir vivante de ce cours. Je détestais les maths. Mais j’aurais tout loisir de penser au bal pendant cette heure de torture, vivre dans le rêve et le fantasme, c’était mon échappatoire. Et j’avais tellement hâte d’y être… encore une semaine à attendre.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:05

Chapitre 16
My dream girl



La semaine qui précédait le bal était passée à toute allure. C’était toujours comme cela de toute manière : plus on souhaitait quelque chose et plus le temps paraissait long pour l’obtenir, et l’inverse était également vrai.
Je redoutais l’arrivée de ce bal, mais je ne le montrais pas à Charisma et restais le plus naturel possible lorsque j’étais auprès d’elle. Elle me paraissait tellement enthousiaste à l’idée que nous passions cette soirée ensemble, je le savais, elle ne l’avouait pas ouvertement, mais je la voyais sourire à chaque fois que nous passions devant d’autres élèves qui étaient en train de parler de cela. Le bal était sur toutes les lèvres au lycée. Qui y allait avec qui, quelles robes les filles allaient porter, à quelle heure il fallait passer les prendre, telles étaient les préoccupations de tous dans ces couloirs surpeuplés, la cafétéria, et même les salles de classe. Un enfer.

De mon côté, j’essayais de ne pas penser à cela. J’essayais encore en vain de me dire que ce jour n’arriverait pas, que je ne ressentais pas ce qui grandissait en moi à propos de Charisma. Angela nous avait quelque peu délaissé au profit de Ben, son nouveau chéri. J’étais heureux pour elle, elle avait l’air de l’apprécier, mais elle me manquait un peu. Et puis… son absence faisait que je me retrouvais souvent seul en tête à tête avec Charisma, ce que je redoutais toujours. Je me demandais comment elle avait pris mes questions et les réponses que je lui avais fournies à la cafétéria l’autre jour, lorsqu’elle m’avait demandé d’être son cavalier au bal. Je savais que j’avais réagi d’une drôle de manière, mais depuis c’était réparé. Mais ce qui me préoccupait, c’était de savoir si elle savait que je ressentais quelque chose de fort pour elle, au point de vouloir sacrifier ce qu’elle avait à m’offrir au profit d’un bonheur qui la comblerait certainement plus que celui que je pouvais jamais lui procurer. La connaissant, elle se refusait certainement à le croire. Mais je préférais cela, finalement. Car savoir qu’elle était au courant de mes sentiments, c’était difficile à supporter. Tout comme ça devait l’être pour elle, et je le remarquai. Elle était devenue presque timide en ma présence, gênée. Je m’efforçai de faire comme si de rien n’était pour effacer ce malaise, mais cela ne fonctionnait pas toujours.

Le jour J arriva. C’était un jeudi. J’essayais de tenir le coup, pensant que dans un peu plus d’une semaine, je m’envolerai pour la France avec les autres élèves de ma classe de français, donc Charisma et Angela. Je me réjouissais de ce retour au pays. Revoir mes amis, et retrouver ma culture. La seule chose qui m’effrayait dans ce voyage, c’était de revoir Anna. Avec Charisma à mes côtés. Je ne savais pas ce qui allait se passer à ce bal qui aurait lieu dans quelques heures, mais je me posais beaucoup de questions sur la relation que j’avais avec Charisma. Et comment elle serait perçue. Je savais que j’avais baissé les armes et que je me laissais guider par mon désir, mais jusqu’où celui-ci me mènerait-il ? Je ne savais même pas si ce soir, nous pourrions endurer la douleur qui nous menaçait, jusqu’au bout… Nous allions devoir nous toucher si nous voulions danser. Ressentir des émotions particulières et ce besoin de connexion et de communion. Du moins, c’était ce que je ressentais lorsque j’étais avec elle, et je me doutais qu’il en était de même pour elle, sans aucune prétention. Déjà je résistais chaque jour de la frôler, de vouloir sentir sa peau douce contre le mienne, de ressentir à nouveau ce courant électrique qui m’avait parcouru jusqu’à m’en donner des frissons. Chaque jour était une nouvelle bataille pour moi. Et ce soir, elle serait au moins deux fois plus difficile.

Je passai récupérer la fleur que j’avais commandée pour lui offrir ce soir lorsque j’irai la chercher. Encore quelque chose qui m’angoisser : rencontrer ses parents. Elle avait beau m’assurer que son père était « cool », je ne pouvais m’empêcher d’appréhender cette rencontre. C’était toujours délicat, et je l’avais déjà vécu avec les parents d’Anna. Son père avait été méfiant au début, mais je le comprenais. Anna était le trésor de sa vie, son unique enfant. Et je lui ôtais cela, quelque part. Mais au fil des mois, il avait été rassuré et il m’avait même un jour avoué qu’il était heureux que sa fille soit tombée sur quelqu’un comme moi. Je la rendais heureuse et il me considérait déjà comme un fils.
La culpabilité me rongeait toujours concernant Anna. J’avais l’impression que nos souvenirs s’effaçaient de ma mémoire sans que je puisse combattre cela. Et mon esprit se remplissait de ceux que j’avais créés avec Charisma, une vanne entrante et une sortante. Je me détestais toujours autant de laisser échapper ces morceaux de vie que j’avais pourtant aimée. Mais les souvenirs partaient avec les sentiments. Est-ce qu’Anna m’en voudrait d’être passé à autre chose ? A quelqu’un d’autre ? Adrien m’avait raconté qu’elle avait du mal à se remettre de notre rupture. Après tout, cela ne faisait qu’un mois. Un tout petit mois. Et pourtant, tant de choses s’étaient passées dans ce lapse de temps…
Je ne lui avais donné aucune nouvelle directement, car j’avais peur de la faire se raccrocher à moi, à ce que nous étions. Car c’était du passé maintenant, nous l’avions décidé, même si nous n’avions pas vraiment eu le choix.

Je me regardai dans l’immense miroir qui faisait toute la largeur de mes deux portes de placard. J’étais en costume noir, en train de nouer ma cravate verte satinée autour de mon col blanc. Je détestais devoir me mettre sur mon trente-et-un, je ne me sentais pas à l’aise dans ce costard, la cravate m’étranglait et pourtant, le nœud était plutôt lâche, et mes mouvements de bras étaient limités par cette veste ajustée.
Mon père n’était pas rentré du travail et je ne le reverrai certainement pas avant ce soir tard, ou demain matin. Il m’avait laissé quelques dollars sur la déserte dans l’entrée pour payer le taxi. Je devais aller chercher Charisma dans moins de quinze minutes. Je l’imaginais en train de se pomponner à cette heure-ci, mais je n’arrivais pas à voir le résultat que cela pouvait donner, je ne l’avais jamais vu beaucoup maquillée et toujours en pantalon. Et déjà, pourtant, je la trouvais diablement attirante. Je n’osais même pas imaginer l’effet qu’elle me ferait ce soir. Encore quelque chose que je redoutais.
Je pris les billets verts et les glissai dans ma poche de pantalon, puis la boîte contenant la composition florale que j’avais choisie pour Charisma, et mes clés. C’était tout ce qu’il me fallait. Mon portefeuille était déjà dans la poche intérieure de ma veste.
Je me forçai à quitter mon appartement, je n’avais aucune envie d’aller affronter tout ce qui m’attendait ce soir, et je refermai la porte derrière moi. Le bruit qu’elle émit me fit l’effet d’un arrêt de mort, j’en étais à ce point. Je doutais de tout et je redoutais tout.

Lorsque j’appuyai sur le bouton de la sonnette, je crus que j’allais défaillir. J’entendis des bruits de pas se rapprocher à mesure que les battements de mon cœur s’accéléraient. La poignée tourna et mes yeux étaient fixés dessus, et je vis la porte s’ouvrir en grinçant. Je relevai le regard et vis un homme qui avait une tête de plus que moi, et au moins la moitié de ma largueur en plus également. La carrure était impressionnante mais pourtant l’expression qu’arborait son visage incitait à la sympathie. Ses yeux étaient d’un vert très clair, plus clair que celui de sa fille. Un énorme sourire que je reconnus immédiatement pour l’avoir vu tous les jours ou presque depuis un mois s’étira sur ses lèvres.

- Bonsoir monsieur, dis-je poliment. Ma bouche était devenue toute pâteuse à cause du stress, et je tremblais légèrement.
- Bonsoir jeune homme ! Tu dois être Konwal, ne reste pas sur le perron, rentre !
Sa voix correspondait à son physique, elle était grave et forte. Mais toujours avec cette impression de gentillesse.
Je m’exécutai en le remerciant, passai le seuil de la porte d’entrée et découvris alors l’intérieur de la maison. A vrai dire, j’avais l’impression de rentrer dans un catalogue d’IKEA. Un style nordique épuré et joli à l’esprit design. On s’y sentait tout de suite à l’aise, en temps normal. Car je ne pouvais me sentir à l’aise face à l’immense carrure qui se tenait devant moi.
- Elle va bientôt descendre, me prévint Monsieur O’Connell. Il avait gardé son accent irlandais malgré les années et ça ne le rendait que plus sympathique encore à mes yeux. Aucun doute, on ne pouvait pas se tromper sur son origine, au vu de sa couleur de cheveux et de son accent.
- Je suis content de faire votre connaissance, dis-je pour meubler la conversation en attendant l’arrivée de ma cavalière. Et je réussis à lui renvoyer un sourire potable, mais certainement révélateur de la gêne que j’éprouvais à cet instant.
- Moi aussi, Charisma nous a beaucoup parlé de toi. Ca se passe bien ton intégration au lycée et à notre culture ? Ca ne doit pas être facile quand on débarque d’un autre pays comme ça, surtout quand la langue est différente.
J’entendis d’autres pas derrière moi et me retournai pour découvrir la mère de Charisma. Elle était très jolie, dans la trentaine, cheveux châtain clair, et les yeux marron et perçants. Sa coupe au carré la rendait un peu stricte, mais elle restait très gracieuse. Je lui souris sans m’en rendre compte.
- June, voici Konwal, le cavalier de ta fille !
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 2:05

(suite chapitre 16)

Elle vint à ma rencontre mais malgré toute la grâce qu’elle pouvait dégager, je n’arrivai pas à déceler la moindre sympathie sur ses traits.
- Alors c’est toi le petit français du lycée ! Bonsoir.
Son ton était sec, mais je gardais espoir que ce fût son ton habituel et non celui qu’elle avait choisi pour me parler. Elle me faisait froid dans le dos, sans plaisanter. De plus, elle devait faire à peu près ma taille – à croire qu’ici, tout le monde était géant – alors je n’éprouvais aucune sorte de soulagement : elle me dominait de toute part. Je comprenais pourquoi Charisma ne la portait pas dans son cœur si elle avait cette attitude envers sa fille.
- Bonsoir madame, enchanté de vous rencontrer, mentis-je. Si j’avais pu m’en passer, je l’aurais fait bien volontiers.
- Mmmh… me répondit-elle aussitôt. Elle m’observa de haut en bas, j’avais l’impression de recevoir une balle à chaque endroit qu’elle mitraillait des yeux. Je ne m’étais pas méfié de Madame O’Connell mais plutôt de son époux. Grave erreur !
Je me retournai vers lui pour tenter de me ressaisir et répondre à sa question.
- Tout se passe bien au lycée, merci. L’intégration a été facile grâce à votre fille et à Angela. Et en ce qui concerne la culture, j’ai encore un peu de mal avec la nourriture américaine, mais à part ça, ça peut aller !
Il se mit à rire alors que je souriais tranquillement. Mais la voix de la mère de Charisma me fit sursauter juste derrière moi.
- C’est un tatouage ? demanda-t-elle en pointant mon oreille du doigt. Je ne m’étais pas préparé à cette question. Et je ressentis la certitude que quelque soit la réponse que je lui donnerai, elle n’en serait pas satisfaite. Je ne pouvais pas lui dire la vérité sur ma marque, car elle ne le comprendrait certainement pas. Et si je lui avouais qu’il s’agissait bien d’un tatouage, réponse que je donnais habituellement d’ailleurs, elle me prendrait pour un mauvais garçon. Mais avais-je le choix ? Non.
- Oui, madame, répondis-je stoïquement.
- Mmmh… fit-elle encore une fois. Ses sourcils s’étaient froncés et mon cœur s’était arrêté, transis par la peur.
Je sentis le père de Charisma se pencher derrière moi pour observer la marque du délit lui aussi. J’étais cerné. Quelle échappatoire me restait-il ? Je priai pour que ma cavalière descende et vienne à mon secours, même si dans les contes, c’était plutôt l’inverse, le Prince était censé sauver la Princesse.
- Donc tu es un garçon à tatouages ?
Etait-ce seulement moi ou bien la mère de Charisma avait décidé de me faire passer un interrogatoire ? Je déglutis péniblement, j’avais l’impression d’avoir couru un marathon tellement ma bouche et ma gorge étaient sèches.
- Juste celui-là, avouai-je avec difficulté. La voix grave et forte de monsieur O’Connell derrière moi me fit sursauter à nouveau. Je n’avais pas fini de tressaillir en leur présence, ils étaient sacrément intimidants, et je regrettai presque d’avoir accepté l’invitation de ma charmante cavalière.
- June, voyons, il n’a pas l’air d’être un mauvais garçon !
Sa remarque me rassura quelque peu, mais son air sérieux me terrassait toujours.
- Ca commence par un tatouage, mon chéri. Et après, on les retrouve drogués dans la rue !
Bonjour les clichés, pensai-je…
Elle reporta son attention sur moi immédiatement et je crus encore une fois recevoir une multitude de balles en pleine tête.
- Tu ne te drogues pas, rassure-moi ? me demanda-t-elle en croisant les bras devant elle.
- Non madame. Et je ne fume pas non plus.
Par contre, je ne pouvais pas dire que je ne buvais pas, cela aurait été mentir.
Son air suspicieux resta accroché sur son visage mais je la sentis se relaxer légèrement.
- Ce soir, pas de cigarette, pas d’alcool, pas de drogue, m’ordonna-t-elle.
J’eus un léger rire, comme un hoquet, tellement j’étais surpris par ses recommandations. Cela me paraissait évident et jamais je n’aurais pris le risque de faire boire Charisma, ou de la faire fumer ou pire, de lui proposer de la drogue.
- Ca te fait rire ? aboya-t-elle. J’eus un geste de recul, saisi par la surprise et aussi la peur.
- Non madame, m’empressai-je de répondre. Mais cela me paraissait évident, c’est tout. Je ne suis pas de ce genre là, vous pouvez être rassurée.

Pitié Charisma ! Descends ! pensai-je pour mon propre salut. La marque me brûla immédiatement, mais je n’y prêtai pas attention, j’étais trop tétanisé par madame O’Connell qui me fusillait toujours du regard.

Des bruits de pas dans l’escalier résonnèrent. Nous étions tous les trois dans le petit couloir qui menait aux marches et je sentis mes mains devenir moites tout d’un coup. Je me demandai à quel point j’allais la trouver jolie. Elle le serait forcément. Je sentis les regards de ses parents braqués sur moi, ce qui accentua mon stress et je serrai la boite où se trouvait la fleur un peu plus fort. J’espérai juste qu’elle ne céderait pas sous la pression que mes doigts exerçaient sur elle. Je voyais désormais ses pieds descendre les marches et le bas de sa robe virevolter harmonieusement au rythme de ses pas et ne révélant que ses chevilles, pas plus. Mon cœur s’accéléra encore et encore et lorsqu’elle tourna le long de l’escalier, j’eus l’impression qu’elle m’apparut comme dans un rêve. J’étais estomaqué et restais bouche bée devant cette vision. Elle s’arrêta à quelques marches du bas de l’escalier et nos regards se croisèrent enfin. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle soit aussi jolie. Sa robe moulait parfaitement ses formes gracieuses tout au long de son corps et le satin vert les mettaient même en relief avec des effets de brillance. Juste ce qu’il fallait. La couleur pâle de sa peau tranchait avec celle de sa robe qui rehaussait la couleur de son œil droit. Un léger décolleté en V me révélait d’autres taches de rousseur qui éclaboussaient sa peau. Je remarquai que sa robe était toute simple, d’un satin brillant et sans motif ni fronce. Tout était lisse et suivait les lignes de son corps parfait. Son visage était rayonnant, un maquillage foncé autour des yeux accentuait l’intensité de son regard. Ses pommettes étaient rosies volontairement cette fois, non pas parce qu’elle était gênée, bien que je la soupçonnai de l’être à ce moment-même. Je vis ses lèvres bouger mais j’étais hypnotisé et n’entendis rien de ce qu’elle me disait. Le rouge foncé qu’elle avait appliqué dessus les rendait encore plus… appétissantes. Je sentais qu’il me serait vraiment difficile d’y résister ce soir. Elle avait attaché ses cheveux, c’était la première fois que je la voyais ainsi, et son cou était dégagé et tout aussi gracieux que le reste de son corps. Ses clavicules dessinaient de jolies formes que mes doigts rêvaient aussitôt de suivre avec délicatesse. Seules quelques mèches lui tombaient de part et d’autre de son visage, dont une plus épaisse qu’elle avait glissée derrière son oreille droite, et je savais pourquoi.

Elle était encore plus belle que la Charisma de mes rêves. Rien de comparable. Elle était la fille du rêve le plus fou que mon imagination n’avait même pas pu produire encore. Son regard étrange et fascinant m’observait toujours et je lui souris enfin, reprenant mes esprits.

- Tu es parfaite, soufflai-je, sans prêter attention à la présence de ses parents.

Et c’était vrai. Tellement vrai. Cette soirée s’annonçait difficile tant la tentation était puissante.
Elle descendit les dernières marches pour me rejoindre et je ne pus m’empêcher de l’embrasser sur la joue lorsqu’elle s’approcha de moi. Son parfum envahit mes poumons et je crus défaillir. Un parfum sucré, légèrement vanillé. Très appétissant encore une fois.
Aussitôt, je ressentis une douleur derrière mon oreille et je pensais immédiatement pour m’excuser en silence de l’avoir touchée « Pardon pour la douleur, mais c’était trop tentant… ». Elle me sourit en retour et j’entendis sa voix douce dans mon esprit.

- Mon plan a l’air de fonctionner, alors !

Oh que oui, et même très bien. Elle avait décidé de me faire craquer et elle aurait sans doute raison de moi. Tôt ou tard.
Nos marques nous brûlaient toujours, mais de toute manière, après le contact provoqué par mon baiser, nous étions condamnés à supporter cela, alors autant en tirer un quelconque profit. Et puis nous n’avions pas réessayé nos conversations silencieuses depuis le jour où nous avions découvert cette connexion secrète. Cela m’avait manqué.

- Désolé pour tout à l’heure, de t’avoir appelée à l’aide, mais ta mère…
- … est une vraie plaie, je sais. Je ne pensais pas qu’elle serait là ce soir, c’est moi qui m’excuse.
- T’en fais pas.

Je repensai à la boîte que je tenais entre les mains et je l’ouvris pour la lui présenter. A l’intérieur, une composition dans les tons blanc, marron et doré l’y attendait. J’avais choisi ces deux dernières couleurs pour qu’elles soient assorties à son autre œil. C’était étrange de penser qu’ils méritaient deux assortiments différents, l’un avec sa robe, l’autre avec la fleur, mais cette particularité faisait partie des choses que j’aimais chez elle.
Je sortis la fleur et je la lui passai au poignet, comme le voulait la tradition. Elle paraissait ravie.

- Ca te plaît ? lui demandai-je par la pensée.
- Assorti à mon autre œil, pouah, quelle calamité ces yeux, mais merci. C’est très joli, merci.
- Arrête, j’adore tes yeux !
- Arrête de vouloir me faire rougir !
- Ca marche, n’est-ce pas ?
- Toujours… et ça m’énerve.

Je me mis à rire, ce qui attira l’attention de ses parents qui me regardèrent aussitôt. Ils ne comprenaient pas ce qui était en train de se passer. Peut-être que nous devions arrêter, la douleur était supportable, mais très désagréable tout de même.

- Ca va ta marque ? demandai-je toujours en pensant. Je crois qu’on devrait couper la communication.
- Ca va, t’inquiète pas, je suis prête à endurer bien plus que ça, ce soir.

Je n’en doutais pas, et je ne doutais pas non plus de mon endurance personnelle.
Je décidai qu’il était tant de finir notre conversation silencieuse, déjà par respect pour ses parents qui étaient présents et qui ne pouvaient en profiter, et puis à cause de la douleur. Je voulais lui en causer le moins possible.

- Une dernière chose avant de couper la connexion, pour te faire rougir encore : tu es vraiment magnifique. Epoustouflante !

Cela m’amusait énormément, je devais l’avouer. Mais je la soupçonnais d’aimer cette situation.

- Comme quoi je n’étais pas un cas désespéré… Merci. Tu es très élégant toi aussi.
- Désespéré ? Je n’ai jamais pensé que tu l’étais…
- Moi si.
- C’est ça le problème. Mais ne parlons plus de ça. Merci pour le compliment. Pouvons-nous y aller ? demandai-je à voix haute, cette fois.

Le père de Charisma embrassa sa fille sur le haut de sa tête et nous sourit.
- Filez les jeunes ! Tu nous la ramènes entière, Konwal !
- Vous pouvez compter sur moi, répondis-je en rigolant. Un dernier regard vers la mère de Charisma m’ôta immédiatement ce sourire des lèvres. Elle ne s’était pas décrispée, et j’avais hâte de fuir cette maison. De la fuir, elle.

Charisma et moi attrapions le premier taxi qui passait par là pour nous rendre à la salle qui avait été louée pour l’occasion dans un hôtel de la ville. La tentation était grande sur cette banquette. La distance entre nos mains me paraissait infime et tellement facile à franchir. Son parfum avait empli l’habitacle de manière subtile mais enivrante et je crus que jamais je n’allais pouvoir retenir ma main assez longtemps pour arriver à destination sans contact physique. En ce moment-même, tout m’attirait chez elle et mon cœur n’avait pas arrêté sa course effrénée depuis le moment où je l’avais vue descendre les marches de son escalier.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 12:10

Pfiouuuu !! C'est mignon comme tout, j'adore ! De rien pour la lecture, maintenant que j'ai commencé je ne peux plus m'arrêter. C'est mignon et leurs pensées c'est pas mal, bien trouvé. En espérant que les choses avancent entre eux lors de ce bal.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:01

Merci merci !!! Allez, je t'épargne l'attente... Wink


________________________________________________
Chapitre 17
Tentation



La réaction de Konwal lorsqu’il me vit me transporta immédiatement sur un nuage, et j’y étais avec lui. Je savais que mes parents étaient à côté et nous observaient avec indiscrétion, mais je ne voyais que lui. Lui et son sourire qui fit fondre mon cœur dans la seconde. Dieu qu’il était élégant, habillé comme ça, et irrésistible. Et je n’arrivais pas à croire qu’il faisait tout ça pour moi. Ce soir, il était mien, juste à moi, et nous allions pouvoir céder à quelques tentations… telles étaient mes intentions. Je me fichais de la douleur qui menaçait, je savais que j’étais capable d’endurer bien plus que cela, et la récompense était tellement divine que ça valait le coup de souffrir. Douce souffrance…

Il avait dit les mots que je m’étais imaginés dans mes rêves, j’étais parfaite à ses yeux, et son appréciation était communicative. Je me sentais spéciale ce soir, je me sentais bien, je me sentais vivante et heureuse. Complète était peut-être le meilleur mot pour exprimer ce que je ressentais. Est-ce que c’était parce qu’il était là pour moi, à mes côtés ? Il comblait peut-être le vide de mon âme, car tout simplement, nous étions destinés l’un à l’autre ? Cette pensée était idiote, tellement irréaliste et tellement cliché que je me moquai de moi-même. On ne voyait ça qu’au cinéma ou à la télévision, alors pour que ça m’arrive à moi…

Nos communications par la pensée m’avaient manqué. J’avais entendu la voix de Konwal qui m’appelait à l’aide alors que je me regardais une dernière fois dans le miroir pour vérifier que j’étais à la hauteur de mes espérances, et cela m’avait amusée. Je l’imaginais en tête à tête avec ma mère, très mal à l’aise jusqu’à en avoir des sueurs froides. Quand elle le voulait, elle pouvait être vraiment affreuse et même impolie. Ce soir elle n’aurait pas dû être là, d’ailleurs. D’habitude, elle finissait toujours le travail vers les vingt heures, alors j’avais eu espoir que Konwal ne la croiserait pas. J’avais confiance en mon père, je savais qu’il essaierait de ne pas trop le brusquer. Mais ma mère… c’était autre chose. Elle avait pris son après-midi rien que pour le rencontrer. Moi aussi cela m’avait angoissée, mais je savais que ce n’était rien comparé à l’angoisse que mon cavalier pouvait ressentir.

Nous partîmes de la maison aussi vite que nous l’avions pu et prîmes un taxi. Le bal se trouvait à l’Hôtel Prestige, comme chaque année. L’école ne souhaitait pas le faire dans le gymnase par pures commodités – cela leur évitait de tout déranger puis tout réarranger avant et après les festivités – et je trouvais ça bien plus classe de faire ça dans un hôtel. C’était mon premier bal, toutefois. La première fois que je me faisais aussi belle, mais l’effort en valait la chandelle, je sentais que Konwal était « perturbé » de me voir aussi apprêtée.

Un silence s’était installé dans l’habitacle de la voiture où je sentais son parfum musqué habituel tout autour de moi, même si le mien lui faisait rivalité, et j’en humais chaque fragrance avec délectation, fermant même les yeux pour encore mieux les apprécier. Je ne m’en lassais jamais, j’aimais avoir son odeur autour de moi et sur moi – parfois mes vêtements s’imprégnaient de son parfum – à défaut de l’avoir lui.
Sa tête était dirigée vers la fenêtre alors que je le regardai, et j’eus envie de parler, mais je ne savais pas quoi dire. J’étais excitée et tendue aussi, et mes yeux se baissèrent jusqu’à contempler nos deux mains posées sur la banquette, entre nous. Mes doigts bougèrent légèrement sans que je ne les commande, mais je retins ma main de glisser vers la sienne. Pourtant, ce n’était pas l’envie qui me manquait. Je voulais encore sentir sa peau légèrement rugueuse mais chaude sous mes doigts qui étaient, comme toujours, glacés.

- A quoi tu penses ? finis-je par lui demander.
Il tourna la tête vers moi avec ce petit sourire que j’aimais tant. Nos regards se sondèrent dans la pénombre de l’habitacle, dehors le soleil avait déjà bien entamé sa course pour disparaître.
- A ce soir. A cette soirée. A… toi.
Je sentis mon sang monter jusqu’à mes oreilles et les réchauffer immédiatement, tout comme mes pommettes. Heureusement qu’il ne pouvait voir tout ça dans la pénombre et que j’étais suffisamment maquillée pour dissimuler les instants où je rougissais.
- Et ça donne quoi ?
Il rigola tout doucement et détourna les yeux pour les fixer devant lui, regardant le bitume défiler.
- Je me disais que tu es vraiment très belle ce soir. En fait, je ne te l’avais jamais dit, mais je te trouve très jolie. Mais ce soir… tu m’as scotché.
Je rigolai à mon tour. C’était l’effet escompté. Et wow… il me trouvait « très jolie », ce que je n’avais jamais osé espérer ! Enfin si, mais je n’y croyais pas du tout.
- Merci, je trouve que tu es… absolument… irrésistible, répondis-je d’un ton gêné.
« Tout le temps, pas que ce soir », ajoutai-je pour moi-même dans ma tête. Un compliment pour un autre, c’était la manière la plus appropriée de se dire ce que nous ressentions.
- Je suis surtout super mal à l’aise dans ce costume ! plaisanta-t-il en agitant les bras devant lui pour me montrer l’amplitude restreinte de ses mouvements.
- Parce que tu crois que j’aime porter ce genre de trucs, moi ? m’exclamai-je en rigolant. Je ressemble à une poupée comme ça !
- Tu n’as rien à envier à Barbie en tout cas, m’assura-t-il en plaisantant encore. Puis je le vis prendre un air sérieux à nouveau et le changement fut tellement saisissant que mon cœur eut quelques ratés. Je détestais quand il faisait cela, j’avais toujours peur avec lui. Peur qu’il cherche et trouve des excuses pour m’éviter, pour s’éloigner. Et il était hors de question qu’il s’éloigne de moi, et encore moins ce soir.
- Qu’est-ce qu’il y a ? demandai-je avec courage. Je devais savoir ce qu’il pensait, ce qui l’avait rendu aussi sérieux tout d’un coup, même si cela devait gâcher un peu cette soirée. Ma curiosité l’emportait toujours.
Konwal se tourna vraiment vers moi alors que je restais telle une statue, pétrifiée par l’angoisse que sa réponse à venir me procurait. Son regard se posa sur nos mains un instant, toujours à une infime distance l’une de l’autre, mais pourtant si loin. Je les regardai aussi un moment et sa voix me fit relever les yeux vers lui.
- Tu vois, là, je n’ai qu’une envie, c’est de te prendre la main. Mais… je sais que ça te ferait souffrir, alors…
Il soupira comme s’il renonçait mais je pouvais distinguer une note de déception dans sa manière de faire. Je l’écoutais en silence, les yeux toujours rivés sur lui et son air malheureux. Il continua son discours et je ne bougeai toujours pas.
- … Je ne sais pas trop si on devrait… continuer tout ça. J’ai l’impression que ça nous mène à un cul-de-sac et je n’ai pas envie que tu perdes ton temps pour moi… pour nous. Même si… j’en meurs d’envie. Alors, je pense que…
Je ne pouvais pas en entendre plus. Il parlait trop, et pour dire des sottises, en plus. Il se posait trop de questions. Je levai ma main et posai mon index sur ses lèvres. Il se stoppa net, et je ressentis la douleur m’élancer derrière l’oreille. Je fermai les yeux pour essayer de la chasser et je sentis ses doigts englober ma main, l’emmitouflant d’une douce chaleur. J’ouvris immédiatement les yeux pour le regarder et il me souriait tendrement.

- Tu vois, tu souffres, me dit-il d’une voix grave.
Ma main était toujours dans la sienne et je sentais comme un vertige arriver. La douleur m’importait peu, même si effectivement, elle me faisait souffrir, mais à ce moment-là, tout ce que je voulais faire, c’était de plonger vers lui et presser mes lèvres contre les siennes. Je voulais le serrer dans mes bras, le sentir contre mon corps. Est-ce que lui aussi ressentait ce besoin ?
Au lieu de cela, nous restâmes figés, nos yeux rivés dans ceux de l’autre. Il avait toujours ma main dans la sienne, et je sentis ses doigts bouger. Quelques tremblements s’emparèrent de moi et un poids grossissait au milieu de mon estomac. Une sensation étrange et ni agréable, ni désagréable. Elle était, tout simplement.
Sans m’en rendre compte, je sentis nos doigts s’entrelacer et l’émotion était trop forte à supporter. Mes yeux étaient en train de s’humidifier et une boule se formait dans ma gorge. Je ne comprenais pas pourquoi j’en étais arrivée à ce point, qu’est-ce qui n’allait pas chez moi ? Je n’allais tout de même pas me mettre à pleurer devant lui ? Encore une fois !
La vague d’émotions qui me submergeait s’accentua lorsque je le vis attirer ma main, paume ouverte, vers lui. Ma brûlure était atroce, mais je refusai de céder à la douleur. Et puis ses lèvres se posèrent sur ma peau, à l’intérieur de ma main, avec une douceur infinie. J’entrouvris la bouche de surprise mais aussi de plaisir. Je voulais encore le sentir sur moi, sentir ses lèvres sur ma peau.
Ses lèvres glissèrent jusqu’à l’intérieur de mon poignet, je sentis son nez frôler mon pouce tout du long et j’en éprouvai des frissons, puis il y déposa un autre baiser. Il ne savait pas dans quel état il me mettait et je me rendis compte que je m’étais arrêtée de respirer. Mon cœur frappait de toute sa force contre ma poitrine, jamais je n’avais ressenti ça auparavant, et pourtant, j’avais cru avoir déjà eu mon lot d’émotions avec lui. Je sentais le désir monter en moi et m’envahir de toute part. C’était trop. Il était parfait, je le voulais corps et âme.
Sa main bougea et libéra mes doigts, mais elle recouvrait toujours ma main. Je me laissai complètement guider par ces désirs, je ne savais même pas si j’étais capable de résister. Je crois que non.
Et puis il rapprocha ma main de son visage, la plaçant délicatement contre sa joue. Je sentis sur ma paume et du bout des doigts sa peau douce et rugueuse à la fois, sa très légère barbe y donnait un relief agréable au toucher. Et il capta mon regard, j’étais toujours pétrifiée mais pourtant, tout bouillonnait en moi. Il me sourit et je sentis mes lèvres s’étirer très légèrement aussi. Mais toute mon attention était fixée sur ma main posée contre sa joue. Son sourire avait creusé sa fossette, et je pouvais à présent la sentir. Combien de fois avais-je rêvé de ce moment ? Je ne les comptais même plus, elles étaient bien trop nombreuses. Je bougeai les doigts doucement, fascinée par ce petit creux au milieu de sa joue, et j’en imprimai la sensation dans mon esprit. Je voulais m’en souvenir, pour toujours.
J’avais repris ma respiration, mais elle était saccadée et bien trop rapide pour relaxer mon cœur. Ce moment magique me bouleversait. C’était presque mieux qu’un baiser, c’était vraiment extraordinaire. Sa main glissa jusqu'à mon poignet pour l’entourer et je sentis une force éloigner mes doigts de son visage divin.
Non ! Qu’est-ce qu’il faisait ? Pourquoi il arrêtait tout ? Je voulais encore sentir son visage sous mes doigts, l’apprendre par cœur, toucher le moindre petit relief et en éprouver toutes les sensations qu’il provoquerait.
Mes yeux s’agrandissaient à mesure que ma main s’éloignait de lui. Il la rabaissa et finit par la lâcher.

- Je ne veux plus te faire de mal, ce soir.
Comment ça ? Il voulait mon agonie, plutôt ! Mes traits se tordirent, même si la douleur avait cessé. Je ressentais une autre sorte de douleur, celle du manque et du désir qui n’avaient pas été comblés.
- Et moi je le veux, répondis-je presque sèchement. Mais mon ton avait également trahi le fait que je le suppliais pour qu’il reprenne ce que nous faisions. Il ne pouvait pas me faire ça. Me donner si peu alors que je voulais tellement plus.
- Chari… protesta-t-il d’un air torturé mais pourtant décidé. Il me perturbait sérieusement. Je ne comprenais pas pourquoi il agissait comme cela. Qu’est-ce qu’il y avait de mal à le vouloir lui ? Cette douleur, j’étais capable de la maîtriser. J’en avais douté quelques semaines plus tôt, mais aujourd’hui, je savais que je pouvais m’entraîner à la supporter et à la rendre moins pénible. C’était la seule solution. Il comprit que je m’interrogeais sur sa vision des choses, et il reprit la parole en se reculant de moi, se plaquant contre la portière.
- Te faire sentir cette douleur, c’est intolérable pour moi. Et ne me dis pas que tu es prête à la subir, parce que tu ne sais pas encore jusqu’où elle peut aller. Et jusqu’où nous pouvons aller. J’ai tellement peur de te faire souffrir, ça me rend malade ! Rien que lorsque je te vois grimacer à cause de cette brûlure, j’ai l’estomac qui se noue et la culpabilité me ronge.
Je ressentis le besoin de le rassurer. Il me paraissait trop torturé pour que je ne réagisse pas.
- Tu ne dois pas culpabiliser. Et s’il y en a un de nous deux qui devrait se sentir fautif, ça serait plutôt moi, tu ne crois pas ? C’est moi qui te pousse à céder. JE fais tout pour sentir cette douleur. Et JE devrais culpabiliser de te la faire sentir aussi, alors que pas du tout. Je n’ai pas le moindre remord. Je crois en nous, malgré les obstacles qui se dressent sur notre chemin. Je sais qu’on peut arriver à les surmonter.
Je m’impressionnais moi-même d’avoir réussi à lui avouer tout cela. Mais c’était nécessaire, je ne pouvais plus supporter ses états d’âme. Je regardai avec tristesse sa main qu’il serrait en un poing et qu’il avait ramenée vers lui, contre son ventre, et je soupirai avant de reprendre mon discours.
- Si tu ne me donnes rien de plus ce soir, alors je ferai selon ta volonté. Mais je voulais juste que tu saches que… Je sais que tu n’as pas envie d’entendre ça, mais… je suis prête à endurer bien plus que ce que je viens d’endurer il y a quelques secondes.
Les lumières de l’hôtel éclairaient maintenant son visage mais je ne sus y lire ce qu’il exprimait. Il avait repris son air mystérieux et insondable.
- Vous êtes arrivés ! Ca fera vingt-trois dollars et soixante-seize cents.
Le chauffeur s’était retourné vers nous, je l’avais presque oublié. Je vis Konwal chercher dans sa poche et lui tendre plusieurs billets verts.
Alors je tirai sur la poignée et ouvris la portière pour m’extirper du taxi sans déchirer ma robe. Je faillis oublier ma pochette mais la pris avant de faire claquer la portière.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:02

(suite chapitre 17)

Je n’avais pas mis les longs gants assortis à la robe, mais ils étaient dans mon sac. Je me demandai si j’allais les mettre ou pas lorsque je sentis une main sur ma taille, ce qui raviva la douleur derrière mon oreille, et ce qui m’arracha un sourire. Il avait compris le message, c’était ce que j’en concluais.
Je le suivis docilement et lui demandai s’il voulait que je mette les gants, mais il refusa catégoriquement.
- Je préfère ta peau au satin, mais merci de demander.
Puis il se pencha vers moi et déposa un baiser sur ma joue, juste avant de me murmurer quelques mots à l’oreille.
- De toute façon, tu es magnifique comme tu es. Pas besoin d’autres artifices.

Puis il lâcha ma taille et marcha simplement à côté de moi. La douleur s’évapora aussitôt et cela me fit du bien, finalement. Je commençai à éprouver un mal de tête grandissant mais ne le lui avouerais jamais.

A l’intérieur de l’hôtel, tout était bien organisé et le chemin jusqu’à la salle était balisé. Nous croisâmes quelques têtes que je reconnues et arrivâmes enfin jusqu’à la salle de bal. Les deux battants de la porte étaient poussés et invitaient à entrer, ce que nous fîmes. La musique était encore à un volume modéré, ce n’était que le début de la soirée, mais je ne pus m’empêcher de bouger la tête au rythme de « Dance, dance » des Fall Out Boy. J’étais tellement heureuse d’être là ce soir, je ne pouvais m’empêcher de sourire. Je me tournai vers mon cavalier qui m’observait déjà. Son sourire s’accentua quand je le regardai et lui aussi paraissait heureux.

- C’était vrai alors ? lui demandai-je. Tu ne sais pas danser ? Ou c’était juste une excuse ?
Il se mit à rire en regardant au loin puis refixa son attention à nouveau sur moi.
- C’était, et c’est toujours vrai. Danser n’est pas vraiment naturel chez moi, tu m’en vois désolé. Je suis un piètre cavalier, finalement.
- Bon ben comme ça, on est deux ! m’esclaffai-je.

Ca promettait d’être drôle. En fait, j’aimais bien danser, mais toute seule, chez moi, dans ma chambre, en écoutant mes groupes de rock préférés à un volume indécent. Mais lorsqu’il s’agissait de danse à deux, là c’était autre chose. En réalité, je n’avais jamais essayé, mais je n’avais pas trop d’espoir de ce côté-là. Mais pour le slow, je m’en sentais tout de même capable… certaines danses motivaient plus que d’autres, c’était certain !

- Chariiiiiiiiiiiiiiii !
Angela me fit sursauter et mon cœur s’accéléra, comme s’il n’avait pas eu son lot d’émotions pour aujourd’hui. Je détestais quand elle me surprenait comme ça, et elle le savait très bien. Cependant, ma bonne humeur ne céda pas la place à la contrariété et je me jetai dans ses bras.
- Angie ! Te voilà !
Ben se trouvait à côté d’elle et était très beau dans son costume foncé. Il avait fière allure et je savais qu’Angela devait être aux anges d’avoir un si beau cavalier à exhiber un peu partout.
- Salut Ben ! ajoutai-je avec un signe de main. Elle est pas sublime Angela, comme ça ? lui demandai-je.
- Divine ! Et toi tu es presque aussi magnifique qu’elle, répondit-il d’un air amusé.
- Question de point de vue ! ajouta Konwal.
Les deux garçons se regardèrent et se mirent à rire en acquiesçant à la remarque.
- Au fait, je suis Konwal, on n’a pas été officiellement présenté. Mais alors, qu’est-ce qu’Angela a pu me bassiné avec toi ! Ben par ci… Ben par là…
Je vis Angela lui envoyer un gros coup sur le bras avec sa pochette pour le réprimander et j’éclatai de rire.
- Même pas vrai ! dit-elle pour sa défense.
J’aurais très bien pu confirmer les dires de Konwal, mais je restai muette et continuai d’observer la scène.
Ben rigolait encore et la conversation s’engagea entre nous quatre. C’était plaisant de revoir Ben, sans mon frère. En parlant de lui, je me mis à le chercher des yeux dans la salle, il devait être avec Sally, sa petite-amie du moment. Mais je ne les vis pas, mais cela ne me perturba pas. Je le verrai bien à un moment ou à un autre. Il ne connaissait pas Konwal et ignorait quasiment son existence, et je me demandais quelle serait sa réaction lorsqu’il le rencontrerait. A mon avis, cela lui ferait autant d’effet qu’une goutte d’eau dans l’océan, c’est-à-dire aucun. Il ne se souciait pas de moi comme je ne me souciai pas de lui. Chacun sa vie, même si la sienne était bien plus brillante que la mienne et attirait toute les convoitises.

La soirée avançait rapidement, nous ne voyions pas le temps passer en compagnie d’Angela et de Ben. Ils nous avaient forcés à les suivre sur la piste de danse et étrangement, je m’y sentis à l’aise. La musique était très bonne, avec beaucoup de rock et de pop, des chansons entraînantes sur lesquelles je n’avais aucun mal à remuer mon derrière. Konwal aussi avait l’air de s’amuser. En fait, nous nous amusions tous comme des fous. Konwal et moi réussissions à ne pas nous toucher pour nous éviter de raviver la douleur derrière nos oreilles respectives.

Les dernières notes de « Time to pretend » du groupe MGMT résonnèrent et le DJ enchaîna avec une chanson que je connaissais sur le bout des doigts. Cela me fit sourire et repensai à la période où je l’écoutais en boucle, m’imaginant dire ces paroles à quelqu’un de spécial que je n’avais pas encore trouvé à l’époque. Mais je savais qu’aujourd’hui, il était là, à mes côtés.

« A hundred days have made me older, since the last time that I saw your pretty face… »

Les premières paroles arrivèrent et je regardai Konwal, un sourire aux lèvres. Autour de nous, tous les couples s’étaient rapprochés jusqu’à être collés l’un à l’autre, et je voulais que nous en fassions autant. Je me préparai à devoir supporter la douleur encore une fois et m’approchai à mon tour de lui, mes yeux rivés dans les siens. Il me souriait avec tendresse et je sentis ses mains entourer ma taille. Je montai les miennes pour les passer derrière sa nuque. La douleur était atroce, mais je me sentais bien contre lui. Je me pressai un peu plus contre son corps sans le quitter des yeux où je commençai à me perdre et nos pieds commencèrent leur pas synchrones. J’avais l’impression de ne faire plus qu’un avec lui, j’étais tellement heureuse et comblée, un sentiment que j’éprouvais que trop rarement.

Nos visages n’étaient plus qu’à quelques centimètres l’un de l’autre et la tentation de continuer à visiter ses traits pour finir ce que j’avais commencé dans le taxi était très intense. Mais mes doigts étaient déjà occupés à autre chose. Je ne m’en rendis compte qu’à cet instant, et la sensation que cela me procurait était très agréable. Je me demandais ce que cela lui faisait, à lui, le fait que je passe mes doigts sur le bas de sa nuque, caressant sa peau si douce et si chaude, jusqu’à la base de ses cheveux où je les enfouis. Est-ce qu’il aimait ça comme je l’appréciais ? Un petit sourire étira ses lèvres puis ses mains glissèrent derrière mon dos et me pressèrent encore un peu plus contre lui. Je crois qu’il aimait ça, lui aussi.

La brûlure se faisait de plus en plus forte, ou alors j’avais de moins en moins la force de la supporter, mais je sentais que ma tête était sur le point d’exploser. Je déglutis péniblement pour essayer de faire passer la douleur et une grimace avait dû me trahir. Ses mains relâchèrent leur pression et il s’écarta de moi doucement. La chanson n’en était qu’à la moitié, pourtant. Je ne voulais pas écourter ce moment, et je le regardai à nouveau avant de me remettre contre lui. Je supporterai la douleur quelques minutes de plus, je le pouvais.

- Tu es sûre ? me demanda-t-il au creux de l’oreille. Son souffle dans mon cou me donna des frissons et je rassemblai toutes les forces qu’il me restait pour lui répondre, malgré le tambourinement brutal qui tapait dans ma tête.
- Oui oui, ça va, mentis-je. Mes mains reprirent leur position initiale et j’enfouis ma tête dans son cou, me laissant bercer par nos pas et les notes de musique. Son parfum était enivrant…
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:02

Chapitre 18
Renoncement



Est-ce qu’elle voyait que la douleur prenait le dessus sur moi ? J’essayais de lui dissimuler tous les signes qui me trahiraient, car je ne voulais pas que cet instant s’arrête. La sentir contre moi était réellement merveilleux. Je n’avais jamais pensé que ça pourrait l’être autant, d’ailleurs. Exit Anna, je ne pensai plus qu’à elle : Charisma. Je me sentais stupide de penser cela, mais elle faisait tellement partie de moi maintenant… je n’arrivais plus à imaginer ma vie sans elle, c’était incompréhensible.
Je m’enivrais de son parfum sucré et fermais les yeux, luttant contre cette douleur qui montait crescendo, mais je voulais apprécier chaque seconde qu’elle m’offrait. Ses mains étaient derrière ma nuque, je sentais ses doigts glacés caresser ma peau et j’en avais des frissons. Je mourrais d’envie de la rapprocher encore un peu plus de moi, et je n’y résistai pas. Mes mains la pressèrent encore un peu plus, sentir son corps contre le mien, c’était divin. Je voulais qu’elle soit mienne, encore un peu plus, mais je savais que nous avions des limites à ne pas dépasser. Et cette douleur nous le rappelait que trop bien.

La brûlure derrière mon oreille s’était diffusée dans toute ma tête. Je sentais chaque battement de mon cœur très clairement à l’intérieur, le tambourinement martelait mon esprit et il m’était difficile de le supporter d’avantage. Mais je ne voulais pas qu’elle le sache. Je puisais encore un peu plus dans ma réserve de courage et faisais en sorte que mes traits ne lui révèlent rien. Je ne laissais filtrer que les expressions exprimant ce que je ressentais pour elle. Mais la réalité était bien plus dure.
Nos yeux ne se quittaient plus et j’aimais ça. Son regard étrange m’envoûtait complètement et autour de moi, je ne voyais plus rien, à croire que nous étions seuls dans cette immense salle de bal, alors que je savais pertinemment qu’il n’en était pas ainsi. Elle était en train de déployer son pouvoir tout autour de moi, je me sentais enveloppé dans une espèce de cocon où je me sentais bien, mais vulnérable. Comme si je n’étais plus certain d’être capable de répondre de moi. Mes yeux s’attardèrent quelques instants sur le reste de son visage. Je regardais les petites taches de rousseur qui recouvraient sa peau, comme des éclaboussures sur l’arrête de son nez, puis je descendis jusqu’à ses lèvres parfaitement dessinées. Le rouge qu’elle y avait appliqué les mettait en valeur et ne les rendait que plus désirables encore. Comme si j’avais besoin de cela… Elle les entrouvrit très légèrement et je réfrénais ce désir bien trop puissant de m’emparer d’elles. J’avais trop de choses à combattre ce soir, la douleur grandissante mais ce désir aussi. Je savais que je ne pouvais pas me permettre de franchir ce pas, j’avais trop peur de l’effet que cela produirait. Déjà que je me sentais de plus en plus mal, rien que de la tenir contre moi, limitant nos contacts à cette simple danse, même si certains de ses gestes étaient peut-être trop intimes pour nous. Alors penser à l’embrasser, à échanger un baiser, à sentir son souffle en moi.

Je détestais cette malédiction.

La douleur de ne pas pouvoir être avec elle comme je le souhaitais plus que tout s’ajoutait à celle que ma brûlure provoquait. C’était insupportable et triste. Et enrageant.
Tout à coup, je la vis grimacer et fermer les yeux. Ce fut un signe qui m’indiquait que nous allions trop loin. Je desserrai aussitôt mon étreinte et reculai. Je ne voulais pas lui faire de mal, même si je m’en faisais à moi-même. Souffrir m’était égal, mais la faire souffrir, elle, je me le refusais. Je ne voulais pas voir ses traits se tordre de douleur parce que je me rapprochais trop d’elle, même si elle me le demandait. Mais je savais aussi que ma volonté avait ses limites. Il suffisait qu’elle me dise de continuer, et je le ferai. Parce que tout mon corps et toute mon âme la désiraient plus que de raison. Une raison qui n’était plus assez forte pour arriver à lui faire comprendre qu’il était plus sage que je m’éloigne.
Alors que je réfléchissais, elle reprit sa place tout contre moi et remit ses mains glacées derrière ma nuque. Des doigts salvateurs, car je sentais la chaleur m’envahir de manière trop prononcée. Depuis le moment où nous dansions aussi serrés, elle était montée peu à peu en moi. Elle était agréable au début, puis commençait à être gênante. Je sentais ma tête sur le point d’exploser ou de fondre, je ne savais pas. Mais une chaleur intense s’était accumulée là-haut. Je me demandais si Charisma le sentait ou même si elle en était victime aussi.

Je m’assurai qu’elle était sûre de vouloir continuer. Je savais qu’elle avait mal, elle aussi. Mais j’étais d’accord pour continuer jusqu’à ce que je ne puisse plus supporter la douleur. Seule la moitié de la chanson s’était écoulée, nous pouvions arriver jusqu’au bout, je le savais. La réponse qu’elle me donna était un mensonge, ça aussi je le savais. Mais je ne pus m’empêcher de sourire car ce mensonge était celui que j’avais eu envie d’entendre.
Elle vint nicher sa tête au creux de mon cou et je fermai les yeux. Nos têtes se touchaient, nos peaux étaient l’une contre l’autre. La glace contre le feu, et pourtant, nous ne nous détruisions pas. Je ne m’éteignais pas et elle ne fondait pas, nous étions parfaitement compatibles.
Je sentis que nos respirations s’étaient mises au diapason et à cet instant, je ne m’étais jamais senti aussi entier. Comme si tout d’un coup, je me sentais capable de choses extraordinaires et un bien-être extrême m’avait envahi, si on mettait de côté la douleur physique toujours un peu plus forte que je ressentais à cause de ma marque.
Je pressai mes mains encore un peu plus sur sa cambrure pour la rapprocher de moi. Le satin de sa robe était très agréable au toucher, pas autant que sa peau, bien sûr, mais cela restait une sensation qui m’apportait beaucoup de satisfaction.
Charisma continuait de faire bouger ses doigts sur ma nuque et dans mes cheveux, je me demandais si elle savait l’effet que cela provoquait en moi. Elle me rendait fou, fou de désir et fou tout court. Je perdais la raison lorsqu’elle était aussi proche de moi.
Nous continuâmes à danser comme cela, l’un contre l’autre, plus connectés que jamais, puis la chanson changea. Et je ne pus m’empêcher de sourire en constatant qu’il s’agissait toujours d’un slow. Je connaissais cette chanson, car Sophie l’adorait et que j’avais été obligé de l’écouter à de multiples occasions. Les notes du début étaient douces, une simple guitare. Puis la voix de James Blunt résonna. J’étais heureux, j’allais pouvoir garder Charisma contre moi, ses mains allaient pouvoir continuer leur ballet derrière ma nuque, j’allais pouvoir m’enivrer encore et encore de son parfum, sentir sa peau contre la mienne… Jamais je ne voulais que cela s’arrête, et pourtant, je savais que la douleur était en train d’atteindre son apogée. Je ne savais pas si j’allais résister encore longtemps. Est-ce qu’elle la ressentait de manière aussi forte que moi ?

« Are they calling for our last dance? I see it in your eyes, in your eyes. Same old moves for a new romance… »

J’écartai mon visage du sien et la regardai à ce moment-là. Je ne savais pas quelle expression mon visage avait arborée, mais je la contemplai, tout simplement. Je ne savais pas si je souriais, je sentis juste que chaque trait de son visage s’imprimait en moi, tout autant que son regard me pénétrait jusqu’à toucher le plus profond de mon âme. Je sentis que nos pas avaient ralenti et nous nous arrêtâmes de danser, toujours les yeux rivés dans ceux de l’autre. Mon cœur reprit la course qu’il avait déjà l’habitude de prendre lorsque Charisma était avait moi, ma respiration s’accéléra elle aussi, je le sentis très clairement entre mes lèvres que j’humectai aussitôt. Elle était époustouflante, dans tous les sens du terme, et magnifique, et elle était là, pour moi. Je retirai doucement mes mains de sa taille, les faisant glisser sur le satin soyeux et lisse pour les remonter lentement vers son visage. Je posai une main derrière sa nuque et de l’autre, je vins caresser sa joue encore plus douce qu’une peau de pêche. Elle ferma les yeux à mon contact et mon pouce s’attarda sur le coin de ses lèvres, puis je le fis glisser jusqu’à ce qu’il arrive au milieu de celles-ci. Elle rouvrit les yeux et nous échangeâmes un regard que nous comprîmes tous les deux. Elle en avait autant envie que moi. Je continuais de caresser sa lèvre inférieure, et elle entrouvrit la bouche. Je sentis son souffle délicat sur mon doigt, et je savais que je voulais y goûter.
Ma douleur me relança de manière encore plus forte et j’étouffais un signe de souffrance en fermant les yeux. Mais pourtant il était bien là, et d’autres suivirent. Je luttais de toutes mes forces, tachant d’apprécier ce qui m’était offert. La chaleur aussi était encore montée d’un cran. Je me sentais à bout de force mais je continuais. Il le fallait, je le voulais. Et elle aussi. Et je savais que ce moment allait être merveilleux, je ne pouvais pas y renoncer.
Lentement, je posai mon front contre le sien. Le froid qu’il s’en dégageait me saisit aussitôt. J’avais l’impression d’être une braise ardente mais son contact ne me refroidit pourtant pas, ni me fit aucun bien sur le plan physique. Je sentais la douleur s’emparer de moi comme jamais. C’était la première fois que j’avais aussi mal de ma vie, même lorsque je m’étais cassé la jambe il y a des années de ça, la douleur n’avait pas été aussi forte.
Mais je voulais aller jusqu’au bout, ses lèvres m’attendaient et les miennes ne rêvaient que de ça. Nos nez se frôlèrent tendrement et je rouvris les yeux pour l’observer, peut-être pour recevoir son ultime confirmation, voir si elle était toujours d’accord, voir si elle ne souffrait pas trop, moins que moi, j’osais l’espérer. La main que j’avais posée contre sa joue avait légèrement dévié jusque derrière son oreille et je la remis à sa place. Mon pouce et mes yeux se concentrèrent sur ses lèvres à nouveau. Le désir ne m’avait pas quitté une seule seconde et je le sentis s’intensifier, atteignant son apogée au même moment où la douleur atteignit la sienne, j’osais l’espérer. J’avais juste encore un petit effort à fournir encore…
Mes lèvres s’approchèrent doucement des siennes. Je sentis même son souffle sur les miennes. Et une douleur encore plus violente me fit grimacer, cette fois. Je n’eus pas la force de la filtrer, mes traits se tordirent sans que je ne puisse rien faire. Tout devint rouge sous mes yeux, je devins aveugle et mes oreilles bourdonnèrent en un bruit strident. Je relevai la tête et eus la force de laisser un rapide baiser sur son front, pour la sentir une dernière fois sur mes lèvres, puis je m’écartais aussitôt. Je n’avais plus le choix.
Tout était rouge, encore, je ne voyais plus rien et j’entendais à peine la musique. Je sortis une excuse pour m’écarter d’elle, la première qui me vint à l’esprit.

- Je vais chercher à boire.

La vision revint que très lentement, juste assez pour que je puisse distinguer les personnes autour de moi, ne pas les heurter, et pour chercher le mur le plus proche pour m’y tenir. Les forces m’avaient quitté définitivement et mes oreilles bourdonnaient encore, le voile rouge était toujours présent et je titubais presque pour atteindre ce mur qui pourtant n’était pas loin. Quand je sentis la surface dure contre ma paume, je me courbai, posant mon autre main sur mon genou comme appui. Je ne savais plus où j’étais, et la douleur était toujours aussi forte dans ma tête, et pourtant, j’étais loin d’elle, loin de Charisma que j’avais lamentablement abandonnée sur la piste de danse. J’étais minable et faible. Et j’avais la rage. Contre cette malédiction et contre moi. De ne pas avoir été capable d’aller jusqu’au bout, d’avoir abandonné la bataille. Puis soudain, je ne fus plus capable de penser. Je sentis le mur bouger sous ma paume et ma tête heurta quelque chose de dur. Puis plus rien. Le vide, le noir… le repos.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:02

(suite chapitre 18 )

- … je ne peux pas, vas-y toi, touche-le !
J’entendis au loin la voix de Charisma. Elle était là, près de moi, à nouveau. Mais je ne savais pas où j’étais, tout était encore noir et j’avais l’impression d’être dans une espèce de bulle. Drôle de sensation.
Puis je sentis une main contre mon épaule, elle s’agitait et me pressait. Ce contact me fit rouvrir les yeux. Ma vision était trouble et je mis quelques secondes avant de voir le visage d’Angela complètement apeurée en face du mien, ou plutôt au-dessus du mien. Je me rendis compte que j’étais allongé sur le sol.
- Konwal, ça va ? me demanda-t-elle aussitôt.
Je papillonnai encore des paupières et tout se remit dans l’ordre dans mon cerveau. J’étais au bal, j’avais dû m’évanouir à cause de la douleur, et Charisma, Angela et Ben étaient tous trois autour de moi, leurs visages m’indiquant qu’ils avaient eu peur, pour moi, je supposais.
Je m’assis et portai ma main à ma tête, elle me faisait toujours mal, mais rien de comparable avec la douleur que j’avais ressentie plus tôt. Je constatai que le bal avait continué, seuls mes trois amis étaient autour de moi et avaient vu ce qu’il s’était passé. Je me relevais immédiatement, tanguant encore un peu sous le choc, Ben me rattrapa et m’empêcha de retomber.

- Merci Ben, ça va.
- Tu es sûr ? demandèrent-ils en chœur. Je relevai la tête pour les observer. Ils étaient toujours aussi inquiets pour moi, cela se voyait.
- Oui, je crois qu’il faut que j’aille m’asseoir.
Puis je vis madame Sisto, l’un de nos chaperons ce soir, se précipiter vers moi. Elle avait dû assister à la scène et comme je me tenais toujours la tête, elle devait être elle aussi inquiète.
- Konwal, qu’est-ce qu’il s’est passé ? me demanda-t-elle d’un ton pressé et en français.
- Je crois que j’ai perdu connaissance, mais ça va, maintenant, mentis-je qu’à moitié. Ma tête me faisait toujours mal, mais je savais que j’irai mieux dans peu de temps.
Je regardai Charisma et vis que sa petite ride entre ses sourcils s’était formée, signe incontestable de son inquiétude ou d’une réflexion profonde.
- Oui, je t’ai vu tomber. Viens t’asseoir. Je vais demander à la sécurité de venir t’ausculter, tu t’es peut-être fait mal en tombant.
- Non, madame, ça va aller, ne vous en faites pas ! m’exclamai-je aussitôt. Je ne voulais pas passer pour une victime et gâcher la fête. Déjà que j’avais honte d’avoir perdu connaissance comme ça, devant mes amis.
Mais ma professeure de français me prit par le bras, prenant le relais de Ben, et m’amena jusqu’aux tables dans un coin de la salle. Je m’assis bien volontiers, soulagé d’être stable. Et je sentis madame Sisto poser la main sur mon front. Sa main était fraîche, pas autant que celle de Charisma, mais presque.
- Mon dieu Konwal ! Tu es brûlant !
Je relevai les yeux vers elle et vis que les siens s’étaient ouverts en grand. Elle partit comme une flèche, j’imaginais vers les gens qui étaient censés assurer notre sécurité ce soir. Des infirmiers ou ambulanciers ou je ne sais quoi.
- Super… soupirai-je, désespéré.
- Tu m’as fait peur… souffla Charisma en s’asseyant sur la chaise à côté de la mienne. Je la regardai alors, le visage emprunt d’une tristesse que j’aurais voulu pourtant lui cacher.
- Désolé, ce n’était pas mon intention.
- Je sais. C’est ma faute.
Je fronçai les sourcils et tendis la main pour saisir la sienne, mais elle resta en l’air quelques secondes, je la regardai et la remis à sa place sur ma cuisse. Il ne valait mieux pas que je la retouche. C’était mieux pour moi, mais aussi pour elle. Je ne savais même pas si elle aussi avait été sur le point de s’évanouir après notre danse et notre intension de sceller nos lèvres.
Mon cœur s’accéléra en y repensant. Je m’en voulais encore de ne pas avoir pu lui donner ce qu’elle voulait, et ce que je désirais moi aussi.
- Ce n’est pas ta faute, Chari. Si seulement je n’avais pas été aussi faible…
- Ne raconte pas de bêtise ! Je ne pensais même pas pouvoir en arriver jusque là !
- Oui mais…
- Chut ! N’en parlons plus. Maintenant, il faut que tu te reposes.
Oui mais elle ? Est-ce qu’elle allait bien ? N’avait-elle pas besoin de repos elle aussi ?
- Et toi ? Ca va ? m’empressai-je de lui demander.
Elle me sourit pour me rassurer, certainement.
- Mal à la tête, mais ça va passer. Ca en valait la peine de toute manière.
Son sourire s’accentua et je fis de même. Oui, ça en avait valu la peine. La sentir contre moi et cette connexion et ce désir… tout cela avait été merveilleux. Et tout cela était les raisons pour lesquelles je comptais bien recommencer.
Un infirmier vint m’ausculter, devant tout le monde. D’autres élèves remarquèrent alors qu’il s’était passé quelque chose, mais je ne souciais pas d’eux, du moins, j’essayais. Il ne vit rien d’anormal hormis une température élevée et dit à madame Sisto que je devrais rentrer chez moi et prendre du repos. Et que si je ressentais des vertiges ou des maux de tête, il allait falloir que j’aille à l’hôpital pour passer un examen du crâne car j’avais peut-être une commotion. J’étais certain que je n’avais rien, pourtant. Mais du repos, oui, je devais bien admettre que j’en avais besoin. De toute façon, le bal n’avait plus aucun intérêt pour moi si je ne pouvais pas toucher Charisma. Je préférai le terminer chez moi, avec elle, si elle le voulait bien, et nous pourrions parler. Ou alors chacun de notre côté. Comme elle déciderait.
- Je crois que je vais rentrer chez moi, dis-je à mes trois amis en me levant. Les vertiges avaient cessé, mais je ne me sentais pas pour autant confiant pour marcher sans peine.
- Va te reposer, me dis Ben. Tu en as bien besoin. Et… désolé, mec. C’était pas une super soirée pour toi.
Je rigolais à sa remarque. Ce n’était pas la conclusion qui m’était venue, non. Au contraire.
- Merci, c’est moi qui suis désolé d’avoir un peu gâché la fête.
- Oh t’en fais pas ! Tu me revaudras bien ça un jour ! plaisanta Angela.
Je rigolais à nouveau, elle avait toujours le chic pour me faire rire.
- Chari, tu restes avec nous ou tu raccompagnes ton cavalier ?
Je vis dans son regard qu’elle incitait sa meilleure amie à m’accompagner. Son sourcil était légèrement monté. Je regardai alors Charisma qui se mit à sourire.
- Si je n’ai pas de cavalier, je vois pas l’intérêt de rester là. Passez une bonne soirée, vous deux. Pas trop de bêtise ! dit-elle à Ben et Angela. Puis elle se tourna vers moi et son sourire s’accentua.
- Tu n’es pas obligée, je ne veux pas te priver de bal, dis-je, alors que je n’avais qu’une envie, c’était qu’elle vienne chez moi. Ses parents n’étaient pas censés apprendre que nous passions la soirée ailleurs qu’au bal.
- Arrête, t’en meurs autant d’envie que moi, je le sais.
Je rigolai encore une fois et passai ma main dans mes cheveux. Je faisais souvent ça lorsque j’étais gêné et cette fois, je m’en rendis compte.
- Alors allons-y.

J’aurais aimé pouvoir sortir de cette salle en la tenant par la main, ou par la taille. Mais je mis une distance entre nous volontairement. J’arrivai à marcher droit, alors ne tentons pas le diable.

Nous prîmes un taxi jusqu’à chez moi, il n’était que vingt-deux heures à peine. Charisma avait la permission d’une heure du matin, il nous restait par conséquent encore de bons moments à passer ensemble. Mon père était certainement rentré du travail, mais le connaissant, nous le retrouverions dans son bureau finissant quelques dossiers.

- Ton père est là ? demanda Charisma alors que je m’apprêtais à tourner la clé dans la serrure de la porte de l’appartement.
- Oui mais t’inquiete pas. Il n’est pas pire que ta mère ! plaisantai-je.
- J’espère pour toi, me répondit-elle en rigolant. Elle n’avait pas l’air stressé à l’idée de le rencontrer en tout cas, ce qui me rassura aussi.

Nous retrouvâmes mon père dans son bureau, comme prévu, et il fut d’abord surpris de voir que je rentrais si tôt. Je lui expliquai mon malaise, mettant ça sur le compte d’un manque de nourriture et d’une chaleur étouffante dans la salle de bal, et il fit connaissance de Charisma. Le courant passa bien entre eux, ce qui ne me surprit pas, mon père était toujours ouvert concernant mes amis, et nous le laissâmes travailler en paix.
Arrivés devant ma chambre, je m’arrêtai et laissai passer ma cavalière.
- Voilà, c’est ma chambre.
Elle était basique. Un lit, un bureau, une grande armoire aux portes recouvertes de deux miroirs, une étagère avec mes livres, mes CD, mes DVD et ma chaîne stéréo, et ma guitare dans un coin sur son portant. C’était tout. Les murs étaient encore vierges, j’avais juste punaisé au-dessus de mon bureau une photo prise pendant les dernières vacances de Noël à Brest sur laquelle j’étais avec Anna, Erwan, Sophie, Adrien et Julie. C’était mon père qui l’avait prise avant que nous partions tous faire notre promenade traditionnelle sur la plage. Qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige, nous la faisions chaque année.
Je vis Charisma s’attarder sur cette photo, penchée au dessus de mon bureau. J’appréhendais sa réaction lorsqu’elle me verrait tenir la main d’une autre, celle d’Anna. Je ne lui en avais jamais parlé, mais je ne doutais pas qu’elle fût au courant, Angela avait bien dû répéter le mot jusqu’aux oreilles de Charisma.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:02

(suite chapitre 18 )

- C’est qui tout ça ? me demanda-t-elle.
Je lui souris en pensant à notre départ pour la France la semaine prochaine.
- Tous ceux que tu rencontreras la semaine prochaine.
Je me rapprochai d’elle et me positionnai juste à côté, pour pouvoir lui montrer sur la photo à mesure que je lui présentais.
- Voilà Adrien et Julie. Ici c’est Sophie, là c’est Erwan et…
- Ah ouais, il est mignon Erwan. Il plairait à Angela. Dommage qu’il y ait Ben, maintenant.
- Oui, dommage pour lui, surtout qu’Angie est tout à fait son genre aussi. Enfin sauf que… je le soupçonne d’être amoureux de Sophie, mais il ne l’a jamais avoué.
- Ah. Pourtant, Sophie c’est pas du tout le même style qu’Angie. Mais je trouve qu’ils iraient super bien ensemble, regarde sur cette photo, c’est flagrant ! Sophie est amoureuse d’Erwan, non ? Parce que vu comment elle le regarde…
Je me mis à rire. Elle avait tout deviné, comme quoi c’était évident pour tous, sauf pour eux deux.
- Je sais que Sophie aime bien Erwan, mais pareil, elle n’a jamais avoué que ça allait jusqu’à l’amour. Mais franchement, tu les verrais tous les deux… je n’arrive pas à comprendre comment ils peuvent être aussi aveugles. Enfin…
Charisma sourit, visiblement amusée. Puis elle reporta son attention sur la photo et un court silence s’installa le temps qu’elle la regarde encore. Je savais quelle question elle se posait, ou du moins, qui elle était en train de regarder avec autant d’attention. Je l’observai scruter les moindres détails d’Anna et je réfrénai encore une fois l’envie de lui prendre la main et de l’attirer vers moi. Elle n’avait aucun souci à se faire, car Anna était désormais du passé. J’avais essayé de m’accrocher à elle encore un peu, par respect pour notre relation et notre histoire qui furent longues, mais Charisma l’avait évincée avec tant de force qu’il m’était aujourd’hui impossible de repenser à ce temps-là avec nostalgie. Aujourd’hui, il n’y en avait qu’une dans mon esprit, et ce n’était plus la petite brune aux verts, mais Charisma.
- Alors c’est elle, ton ex ?
Sa voix était basse et tremblait légèrement. Je sentais qu’elle était mal à l’aise de parler d’elle. Elle voulait savoir mais n’osait pas poser les questions. Je regardai la photo une dernière fois, pour voir les traits d’Anna que je connaissais pourtant par cœur. Je ne ressentais rien hormis de la culpabilité. J’étais passé à autre chose, alors que je savais qu’elle, non.
- Oui, elle s’appelle Anna.
Je reportai mes yeux sur Charisma et lui sourit gentiment. Je voulais qu’elle sache qu’elle pouvait poser n’importe quelle question, que j’étais disposé à y répondre.
- Je ne veux rien te cacher, alors si t’as des questions… n’aie pas peur de les poser.
Ma proposition ne la détendit pourtant pas et mes yeux se plissèrent sans que je m’en rende compte. J’essaie de comprendre ce qui se passait dans sa tête, mais je ne pouvais bien entendu pas y parvenir. Je croisais les bras d’une manière que je voulais détendue et lui sourit encore une fois.
- Angie m’a dit que vous aviez rompu avant que tu viennes ici. Tu… l’aimes ? Encore ? Enfin… je veux dire, c’est à cause de la distance ou bien c’était pour d’autres raisons, votre rupture ?
Eh bien, elle savait exactement où aller, c’était ce que je constatai. Je mis un moment avant de lui répondre, le temps de réfléchir à la façon de lui exposer les choses.
- Anna et moi, on a rompu à cause de la distance, on ne voulait pas rester en couple alors qu’on ne se verrait jamais. Ca faisait un an qu’on était ensemble et…
- Un an ! s’exclama-t-elle, ses yeux révélant sa surprise. J’eus presque un geste de recul, mais je restai stoïque et poursuivis.
- Oui, je sais, c’est long. Et donc… je pensais que ça serait difficile de l’oublier. J’avoue que les premiers jours ont été difficiles. Et puis… je t’ai rencontrée.
Est-ce que je devais lui dire à quel point elle m’avait ensorcelé ? Lui dire à quelle vitesse elle avait réussi à effacer Anna de ma mémoire ?
Ses pommettes s’empourprèrent légèrement et elle me regarda avec un sourire gêné. Je ne pus lutter contre le sourire qui fendit mes lèvres à moi aussi. Puis je repris mon discours.
- Tu n’imagines pas à quel point j’ai essayé de lutter contre mes sentiments. Je veux dire, par rapport à elle, c’est… vraiment pas cool. Je sais qu’elle a du mal à passer à autre chose, alors que moi, non. Je ne sais pas comment tu as fait, sérieusement.
Elle fronça les sourcils et sa petite ride réapparut. Je ne pouvais pas résister cette fois, et peu importe la douleur qui nous toucherait. Je levai mon index vers elle et le posai sur sa ride pour l’aplanir.
- Tu n’as pas à t’inquiéter, ni à réfléchir, dis-je pour la rassurer.
Son visage se détendit à mon contact, et pourtant, je savais qu’elle ressentait la douleur tout autant que moi. Ma main s’attarda un peu le long de sa joue, puis de sa mâchoire et je la fis terminer sur son menton. Je lui souris et ses lèvres s’étirèrent également, puis je rompis le contact et la douleur s’envola avec soulagement. Ma tête me faisait encore un peu mal, il ne valait mieux pas que je joue avec le feu.
- Je me sens nulle de lui faire du mal. Elle ne m’a rien fait, je culpabilise.
- Ne culpabilise pas, tu n’as rien à te reprocher, et moi non plus d’ailleurs. Ce n’est pas comme si je la trompais avec toi.
C’était bizarre d’entendre ces mots, mes propres mots. Moi qui avais pourtant culpabilisé pendant plusieurs semaines, m’interdisant de me laisser aller avec Charisma en partie pour cette raison. Mais ce que je disais était vrai, je n’étais plus avec Anna. Et ce n’était pas ma faute si le destin avait voulu que je rencontre Charisma.
- Mais… tu ne ressens plus rien pour elle ?
Sa voix était à nouveau très basse, comme si elle n’osait pas poser la question. Je passais ma main dans mes cheveux, détournai le regard quelques secondes et je me vis dans le miroir de mon armoire. Je constatais que j’avais une sale tête et un air fatigué. Je pris encore quelques secondes avant de répondre et de la regarder à nouveau.
- Je ne peux pas tout effacer d’un seul coup, je veux dire qu’un an, ça compte, forcément, mais je sais qu’aujourd’hui, quelqu’un d’autre a pris sa place… dans mon cœur… et dans ma tête aussi.
Je relevai les yeux dans les siens et je la fixai, essayant de faire passer autant d’amour que je pouvais. Je ne savais plus quoi dire, c’était son tour de parler. J’étais nul pour les déclarations et j’espérais qu’elle dirait quelque chose, et vite. Le silence devenait de plus en plus pesant. Elle détourna les yeux et regarda mon bureau. Ses mains commençaient à s’agiter, je voyais qu’elle aussi était aussi mal à l’aise que moi. Je voulus dire quelque chose pour casser ce malaise, mais elle prit la parole en premier, ce qui provoqua mon soulagement.
- Je suis contente que ton père ait été muté à New York, me répondit-elle. Etait une façon détournée pour me dire qu’elle aussi ressentait ce que je ressentais pour elle ? Angela m’avait déjà mis au parfum, mais je ne savais pas jusqu’où ses sentiments allaient.
J’allai m’asseoir sur mon lit, quittant mes chaussures, je m’assis en tailleur dessus et je tapotai la place en face de moi pour qu’elle fasse de même. J’aurais préféré une autre position que celle-ci, mais cela m’était malheureusement impossible. Elle s’installa sur le bord du lit, sa robe ne lui permettait pas de se mettre comme moi, et elle mit un bras en arrière, s’appuyant dessus. Nous nous faisions toutefois face.
- Tu te rappelles chez ta tante, tu m’avais demandé si je pensais qu’on était censé se rencontrer ?
Elle acquiesça d’un hochement de tête et je poursuivais.
- Eh bien j’ai envie de te répondre que oui, que nous étions faits pour nous rencontrer. Et pas seulement à cause de notre marque. J’ai… je n’ai jamais ressenti quelque chose d’aussi fort pour quelqu’un. Je n’ai que seize ans, je manque peut-être d’expériences en la matière, mais je sais ce que je ressens aujourd’hui et… c’est comme une certitude. Ca me paraît « naturel » d’être avec toi. Evident.
Mes mains jouaient avec le drap de ma couette devant moi et je baissai les yeux pour les regarder. J’étais gêné d’avoir avoué tout ça, même si c’était la pure vérité. Cela m’était toujours aussi difficile de m’ouvrir à ce point aux autres. Je n’en avais pas l’habitude. Et puis surtout, j’étais persuadé qu’elle ne pouvait pas en dire autant. Mais je repensais soudainement à la déclaration qu’elle m’avait faite à la cafétéria lorsqu’elle m’avait invité au bal. Elle m’avait dit que seul moi pouvais lui donner cette chance d’être pleinement heureuse. Elle avait pris une longueur d’avance sur moi, ce jour-là, ce qui me fit sourire.
Je relevai enfin les yeux et constatai qu’elle me souriait. Son joli sourire que j’aimais tant et qui laissait entrevoir ses dents blanches parfaitement alignées. Son rouge à lèvres s’était estompé mais ses lèvres étaient toujours aussi appétissantes. Si seulement je pouvais y presser délicatement les miennes… juste la sentir à nouveau sur mes lèvres, sentir sa peau… C’était horrible d’y avoir goûté et d’en être maintenant privé. Je soupirai et fermai les yeux en y repensant. Tous ces moments magiques que nous avions vécus ce soir. Le taxi, la danse, notre étreinte, notre presque-baiser… Je ne voulais garder que le meilleur et ne pas penser à ma perte de connaissance qui s’en était suivie.

Je sentis le matelas bouger et je rouvris les yeux par réflexe. Et elle était là, à quelques centimètres de moi, pour ne pas dire millimètres, nos visages presque collés. Mon cœur s’emballa à nouveau pour reprendre sa course folle et je mis mes mains de chaque côté de moi, m’appuyant dessus pour ne pas tomber à la renverse sur mon oreiller. Elle était à genou devant moi, et penchée en avant, s’appuyant elle aussi sur ses mains pour ne pas tomber. Nos regards se cherchaient, j’observai son visage tout entier puis refixai ses yeux. J’avais terriblement envie de l’embrasser, mais la peur de ressentir la même douleur que celle du bal me hantait.

- Tu crois que… si on y va tout doucement, petit à petit, ça sera plus supportable ? Je ne veux pas te faire souffrir comme tout à l’heure, murmura-t-elle sans me quitter des yeux.
Je me perdais dans son regard et j’avais l’impression que mon cerveau s’était mis en pause, elle arrivait à paralyser tous mes sens.
- Je ne sais pas, fis-je enfin, ayant la force de répondre. Elle me sourit tendrement, puis elle s’approcha de moi et me déposa un baiser la joue et s’écarta légèrement pour rompre le contact.
- Ca va, comme ça ?
Ses lèvres sur ma joue firent monter ma température non pas d’un cran, mais de plusieurs. J’avais chaud, pas autant qu’au bal, mais je sentais que la chaleur allait encore grimper. La douleur était apparue et avait disparu aussitôt que le contact avait été rompu. Oui, hormis cette chaleur qui m’envahissait, c’était très supportable, mieux, même.
- Même pas mal, dis-je d’un air à moitié amusé et à moitié emprunt de désir. Ma respiration devenait saccadée et je la vis bouger lentement pour atteindre l’autre côté de mon visage. Nous nous effleurions, et cela augmenta mon désir. Je sentis ses lèvres se poser délicatement sur l’arrête de ma mâchoire, près de mon oreille. Un autre baiser furtif mais délicieux, tellement que j’en fermai les yeux. La douleur encore une fois apparut et disparut aussitôt.
- Et comme ça ? me demanda-t-elle toujours très doucement.
Je reprenais mon souffle et rouvrit les yeux pour la regarder. Son visage était maintenant en face du mien.
- C’est l’enfer… répondis-je avec un demi-sourire. Mes yeux ne fixaient plus que ses lèvres et je me remis droit pour libérer mes mains que je portai immédiatement de chaque côté de son visage. Et sans que je ne commande quoi que ce soit, nos lèvres se scellèrent en un baiser prude qui ne dura pas plus de trois secondes. Je lâchai mon emprise, sentant la douleur s’accentuer et repris mon souffle à nouveau. Elle me rendait fou, vraiment. Je n’en avais pas assez eu, j’en voulais encore, et encore, et encore…
- Alors on est deux à y être, me répondit-elle avant de prendre mon visage en coupe et de s’emparer à nouveau de mes lèvres. Les siennes étaient douces et sentaient la framboise. Cette fois-ci, notre baiser fut plus passionné, je sentis sa langue sur mes lèvres, ce qui me donna des frissons et m’encouragea à approfondir encore un peu plus ce baiser. Mais la douleur se raviva violemment et j’interrompis tout, le temps de reprendre des forces, tout comme mon souffle. Nos regards ne se lâchaient plus, je sentais l’avidité dans ses yeux, ce désir incontrôlable que je ressentais aussi. Nous nous observions un instant encore, la douleur s’apaisa et je sentais que j’étais prêt pour une nouvelle « attaque ». J’en mourrai d’envie. Mes mains s’emparèrent de son visage et mes lèvres des siennes à nouveau. Nous perdions l’équilibre dans nos gestes et je tombai à la renverse, tête sur mon oreiller, Charisma au-dessus de moi, tenant maintenant mon visage entre ses mains. Je m’abandonnais à elle complètement. Ce baiser fut le meilleur des trois, nos langues avaient entamé un ballet fantastique qui me donnait le tournis, mais je m’en fichais, j’étais allongé et même si la douleur devenait de plus en plus intense, presque au point qui m’avait fait perdre connaissance plus tôt dans la soirée, je m’en fichais. Je la voulais tellement, tellement… Comment pouvais-je y renoncer ?
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:12

Bon, vu que FF bug, vais me mettre à ta fic ce soir je pense Very Happy
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 16:51

Clo a écrit:
Bon, vu que FF bug, vais me mettre à ta fic ce soir je pense Very Happy
Ah ben vive les bugs alors ! J'espère qu'elle te plaira... J'attends ton avis avec impatience ! (et le tien, Dafy, aussi, parce que tu m'as "forcée" à la poster ! Et tu la lis même pas ! Laughing )
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 17:00

Non, pas vive les bug vu que chui en vacances et que j'avais le temps de lire sans culpabiliser mais du coup jvais lire la tienne (et en plus t'as posté pleins de chapitres donc ça devrait m'occuper [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 125978 )
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMar 24 Fév - 17:22

Ah Caro tas postée ici aussi !!

Dés que les concours sont passée je me mets a lire ta fic !! j aurai du temps enfin j aurai plus qu a prepare les oraux donc ca sera plus facile !!!
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMer 25 Fév - 15:59

C'est miiiiiiiignooooooooon *Gad sort de ce corps* ! Merci pour les chapitres en plus, je pensais attendre ce soir pour les lire, mais étant donné que je suis trop impatiente....je n'ai pas pu résister. Pas mal les références de chansons, je vais éssayer d'écouter celle des 3 Doors Down (oui je suis allée voir vite fait le titre) elle à l'air pas mal. Je suis comme eux, d'un côté la malédiction les rapproches, mais d'un autre côté ça les repousses....J'ai hâte de voir ce que ça va donner par la suite et surtout les retrouvailles en France.
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MessageSujet: Re: [Fiction] Green Warriors, les gardiens   [Fiction] Green Warriors, les gardiens - Page 2 Icon_minitimeMer 25 Fév - 16:24

Mel >> ouais là tu as l'intégralité des chapitres que j'ai déjà écrits. J'espère que ça te plaira, vraiment.

Marine >> Ben tu la liras où tu voudras ! Sur Spunk ou ici. Tant que tu la lis... Laughing Je préfère que tu bosses ton concours avant quand même ! XD

Amélie >> J'ai fait une playlist des chansons qui passent dans l'histoire et celles qui m'inspirent aussi :


Découvrez Jacques Brel!


________________________________________________________
Chapitre 19
Souvenirs



- Oh mon dieu !
Ce furent les premiers mots que je prononçai au réveil. J’avais réussi à m’endormir malgré la nuit de folie que j’avait passée hier, mais je ne savais pas comment, je m’étais couchée excitée comme une puce.
Mes yeux étaient rivés sur le plafond immaculé de ma chambre, j’étais encore dans mon lit, couette remontée jusqu’à la poitrine et je souriais béatement en repensant à tout ce qu’il s’était passé. D’abord, Konwal qui était venu me chercher et qui avait dit que j’étais parfaite, les mots que j’avais souhaité qu’il prononce. Ensuite il y eut ce moment dans le taxi, lorsque j’avais touché son visage pour la première fois, y compris sa petite fossette adorable qui me rendait folle dès qu’il souriait. Puis le bal, ce slow…
D’un coup, je me levai, prise d’une folie passagère – jamais je ne m’étais levée avec autant d’entrain – et je farfouillai dans ma collection de CD. Je regardai la rangée derrière mes CD actuels et le trouvai enfin. Un sourire fendit mes lèvres et je sortis la galette brillante de sa boîte. J’ouvris le plateau de ma chaîne hi-fi, y inséra l’objet puis je regardai au dos de la jaquette et avançai jusqu’à la huitième piste. Les premières notes retentirent et je fermis les yeux, me remémorant ce merveilleux instant où Konwal et moi avions failli nous embrasser. Je reculai, toujours les yeux clos, et lorsque je sentis le lit derrière moi, je m’y allongeai en m’y laissant tomber. Mes bras était au-dessus de ma tête et j’imaginais que de haut, cette scène paraîtrait complètement ridicule. Mais j’étais trop bien pour m’en soucier, et puis surtout, personne ne m’observait. J’étais allongée sur mon lit, sur le dos, les jambes et les bras en étoiles, un sourire niais accroché à mes lèvres et les yeux clos. Oui, j’avais l’air idiot, mais oui, j’étais heureuse. Et même très heureuse.
Je fredonnais les paroles de la chanson que je connaissais vaguement, et lorsque les dernières notes résonnèrent, je remis la chanson et l’écoutai encore une fois. Je savais que j’étais partie pour la passer en boucle et que tôt ou tard, j’allais finir fan de James Blunt.
Les minutes s’écoulaient mais je ne m’en souciais pas. Je prenais mon temps, pour une fois, et j’arriverai en retard en cours s’il le fallait, pour une fois.
Je voulais rester sur mon lit et repenser à tout ça, me remémorer tous ces merveilleux souvenirs.
Puis vint enfin la scène des baisers qui défila dans ma tête. Cela s’était passé chez lui, après le bal et après son malaise qui nous avait obligés à nous éclipser. Tout était net dans ma tête, chaque mot qu’il avait prononcé résonnait encore clairement, comme s’il était là à côté de moi.

« - Tu crois que… si on y va tout doucement, petit à petit, ça sera plus supportable ? Je ne veux pas te faire souffrir comme tout à l’heure.
- Je ne sais pas. »

Et là je l’avais embrassé une première fois. Je ne savais pas d’où m’était venue cette idée, mais je ne pouvais, sur le moment, plus lui résister. Pas après ce qu’il venait de me dire : qu’il n’avait jamais ressenti ça pour quelqu’un, que lui et moi, c’était une évidence. J’étais tout à fait d’accord avec lui, mais entendre ces mots sortir de sa bouche, cela leur conférait un pouvoir très puissant. Je n’avais pas réfléchi et j’avais foncé, je m’étais postée devant lui et j’avais commencé ma série de baiser. Je comptais en faire bien plus avant qu’il ne craque, d’ailleurs. Je voulais lui embrasser le nez, le front, le coin des lèvres… Mais finalement, il s’était emparé des miennes aussitôt.

« C’est l’enfer… » Tels avaient été ses mots. L’enfer de devoir me résister tout comme c’était le mien de devoir lui résister. Nos marques ne nous avaient pas épargnés hier, mais j’étais fière d’avoir été à la hauteur de mes espérances. Je n’avais pas abandonné la partie, j’étais allée jusqu’au bout. Il ne pouvait pas en dire autant, mais cela m’importait peu. Je savais qu’il avait fait l’effort pour moi, pour que nous passions une bonne soirée, pour faire face à l’assaut de la douleur alors que nous nous touchions et que nos lèvres étaient scellées. Dans sa chambre, néanmoins, j’avais failli abandonner, la douleur avait été violente, mais le bonheur que j’avais tiré de nos baisers était une récompense honnête.

Lorsque nous étions tombés à la renverse et que je me trouvai au-dessus de lui, je m’étais complètement laissé aller. Ses lèvres sous les miennes… sentir sa barbe aussi, sous mes doigts mais aussi sous mes lèvres, c’était… divin. Le paradis pur. Sans parler du goût qu’il avait. Rien que d’y penser, j’en avais des palpitations et je sentais le désir monter en moi. Cela me motiva pour me lever enfin, j’avais hâte d’être au lycée pour une fois. De le revoir et de pouvoir l’embrasser encore et encore.
Je partis me brosser les dents à toute vitesse et pris ma douche. Konwal occupait toujours mes pensées, j’avais presque honte d’être obsédée à ce point par lui, mais je ne pouvais m’en empêcher. Je repensais à ce qu’il s’était passé après tous ces baisers. Nous avions partagé un joli moment plein de tendresse, nous touchant brièvement de temps en temps pour ne pas narguer la douleur qui ne demandait qu’à revenir. Nous nous étions allongés tous les deux sur son grand lit, à une distance suffisante pour nous éviter le contact direct, mais aussi pour que nous puissions nous prendre la main de temps en temps, ou prodiguer quelques caresses sur nos bras. Cela m’en avait donné des frissons. Et nous avions discuté de tout et de rien. Il m’avait montré son cahier de croquis, il dessinait merveilleusement bien, il était doué. J’ai aussi eu droit à un morceau de guitare, il m’avait joué « Good Riddance » du groupe Green Day, une de mes chansons préférées. Et puis nous avions parlé du futur voyage en France, en Bretagne. Madame Sisto nous avait présenté sa région et elle m’avait l’air merveilleuse. J’avais tellement hâte d’y être ! La seule chose qui m’effrayait, c’était de rencontrer la fameuse Anna. Hier, je pus mettre un nom et un visage sur cette fille, celle qui avait eut la chance de vivre un an aux côtés de celui que j’aimais aujourd’hui. Je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la jalousie envers elle, alors qu’il n’y avait aucune raison, surtout après ce qu’il m’avait avoué. Il ne l’aimait plus, du moins j’étais celle qui occupait ses pensées et son cœur à présent. Mais j’étais jalouse qu’elle le connaisse par cœur, qu’elle ait pu le toucher autant qu’elle l’avait voulu, qu’elle lui ait dit qu’elle l’aimait et surtout qu’il lui ait dit qu’il l’aimait et qu’il en touche une autre que moi. Je ne me connaissais pas cette caractéristique, mais j’étais obligée de l’avouer : j’étais possessive. Le fait d’aimer autant avait fait naître des réactions qui m’étaient alors étrangères. Des réactions que je n’aimais pas et qu’il fallait que je corrige, je m’y forcerai, quoi qu’il en coûte.

J’attrapai une tenue dans mon armoire, un jeans bleu foncé et une blouse verte à manches courtes, puis j’enfilai à la va-vite un sautoir autour du cou et passai mes mains dans mes cheveux bouclés et encore mouillés devant le miroir de ma table de toilette et pris ma veste marron avant de descendre les escaliers à toute allure. Je sautai le petit déjeuner, et le compte-rendu forcé de la soirée par la même occasion, j’étais trop fière de mon plan qui fonctionna parfaitement. J’eus juste le temps de saluer ma mère en hurlant avant de claquer la porte de la maison. Je me ruai dans le métro et remarquai qu’il allait moins vite que d’habitude, comme s’il prenait son temps à chaque arrêt. Heureusement qu’il n’y eut pas de panne, sinon, j’étais bonne pour l’asile, je savais que je ne l’aurais pas supporté.
Je montai les marches deux à deux pour sortir du sous-terrain et arrivai avec soulagement devant les immenses grilles du lycée. Un sourire fendit mes lèvres et je m’avançai pour passer le détecteur à métaux. Une main m’agrippa avant que je n’aille plus loin et je me retournai, le cœur palpitant, espérant de toutes mes forces que ce fut lui et que je ne l’avais pas remarqué plus tôt.
C’était Angie.

- Alors ? me demanda-t-elle en guise de bonjour. Ma tête ahurie et le sourire éclatant que je lui envoyai ensuite lui donnèrent tout de suite la réponse.
Elle me prit dans ses bras, et je resserrai notre étreinte en sautillant comme une gamine, puis elle reprit la parole.
- Je le savais ! T’as bien fait de le raccompagner. Comment ça s’est passé ? Il t’a embrassé devant chez lui ?
- Mieux ! répondis-je, toujours avec mon sourire niais sur les lèvres. Mais je ne pouvais m’en empêcher, aujourd’hui, je défiai quiconque d’arriver à me mettre de mauvaise humeur, c’était impossible.
- Oh oh ! Détails, ma chérie ! Détails !
L’enthousiasme d’Angela me fit plaisir, et j’étais tout aussi enthousiaste à l’idée de lui raconter les détails, ce que je fis alors que nous entrions dans le bâtiment. Elle avait eu droit à la version longue et non censurée. Je lui dis tout, absolument tout. Les gestes, les paroles, tout.
- Eh ben ma vieille, je te félicite ! Et je vous trouve vraiment très mignons tous les deux, ça a mis un mois, mais ça valait le coup d’attendre !
- Ouais, c’est clair. Oh la la, Angie, je suis toute excitée depuis hier soir, je sais même pas comment j’ai réussi à m’endormir cette nuit !
- Tu m’étonnes, après votre scène de bisous là, non mais on ne voit ça que dans les films ! C’est trop adorable, t’as assuré un max.
Elle me donna un petit coup de coude alors qu’elle m’accompagnait jusqu’à mon casier pour que j’y prenne quelques affaires. Puis direction le sien, à côté de celui de Konwal qui n’était pas encore arrivé.
- Et toi alors, avec Ben, ça s’est passé comment ?
- La routine… c’était chouette mais rien de sensationnel. J’ai passé un bon moment quand même.
- Oh ! Ca me fait penser qu’hier j’ai vu une photo avec le fameux Erwan… mon ton s’était volontairement fait plus suggestif sur la fin. J’étais certaine qu’il plairait à Angie.
- Et ? me demanda-t-elle avec un petit sourire coquin.
- Et… waouh ! Canon canon ! Trop ton genre, Angie. Bon par contre, apparemment, il serait amoureux de Sophie, mais rien d’officiel encore. T’as toutes tes chances ! Sans vouloir te mettre sur la voie du péché.
Je m’esclaffai et elle me suivit.
- Pas sûre que Ben soit du genre prêteur… mais si je lui dis pas, peut-être que je pourrai quand même tenter ! Il n’y a pas que toi qui aies droit à goûter à l’exotisme français !
Je savais qu’elle plaisantait et qu’elle était incapable de tromper Ben, et je ne pouvais m’empêcher de rire. Elle regarda derrière moi et ferma son casier.
- En parlant d’exotisme français, le voilà qui arrive. Je vous laisse ! Ben m’attend, de toute façon. Essayez de ne pas faire de malaise avec vos baisers torrides, hein !
Elle m’envoya un clin d’œil et s’éloigna en rigolant. Moi aussi je riais et je finis par me tourner vers le nouvel arrivant qui me rejoignit en peu de temps.
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